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Baccalauréat : "Le bac Blanquer est recalé", le Snes-FSU demande le retour des épreuves "au mois de juin"

Alors que les résultats du baccalauréat sont dévoilés ce mardi, le syndicat Snes-FSU pense déjà au bac 2024. "Il y a beaucoup de bricolage dans les pistes proposées par le ministre de l'Education nationale", s'inquiète sa secrétaire générale.
Article rédigé par franceinfo
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Quelque 84,9% des candidats au baccalauréat 2023 ont été admis à l'issue des principales épreuves. (SALESSE FLORIAN / MAXPPP)

"Le bac Blanquer est recalé", note mardi 4 juillet sur franceinfo la secrétaire générale du Snes-FSU Sophie Vénétitay. S'inquiétant d'une mauvaise préparation des élèves à l'enseignement supérieur, elle demande à celui qui a succédé à Jean-Michel Blanquer au ministère de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, de "remettre toutes les épreuves au mois de juin". "Avec des épreuves de spécialité au mois de mars, on a couru après le programme pendant six mois et après, une fois les épreuves terminées, on a perdu nos élèves et on n'a pas eu de troisième trimestre"

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franceinfo : Quels enseignements tirez-vous déjà de la nouvelle formule du baccalauréat et que faut-il revoir pour l'année prochaine ?

Sophie Vénétitay : Si les élèves ont réussi le bac, le bac Blanquer, lui, est quand même recalé. Il y a beaucoup de bricolage dans les pistes proposées par le ministre de l'Education nationale. On nous dit qu'on peut revoir les coefficients ou qu'on pourrait modifier l'organisation du grand oral... Il y a une seule réalité aujourd'hui, c'est que, avec des épreuves de spécialité au mois de mars, on a couru après le programme pendant six mois et après, une fois les épreuves terminées, on a perdu nos élèves et on n'a pas eu de troisième trimestre. Il faut remettre toutes les épreuves au mois de juin. Il n'y a pas besoin de réfléchir pendant six mois avec une commission. Le ministre doit nous entendre.

Les épreuves de spécialité au mois de mars ont tout de même permis aux établissements d'enseignement supérieur de mieux choisir leurs futurs étudiants...

L'enseignement supérieur a fonctionné pendant des années sans ces épreuves de spécialité au mois de mars. Si les notes des épreuves de spécialité servent à sélectionner et à trier les élèves, on est sur un système qui ne va pas dans le bon sens. Aujourd'hui, l'objectif c'est quand même que les élèves puissent continuer leurs études et que les élèves, notamment des milieux les plus défavorisés, puissent accéder à des hauts niveaux de qualification. Il est là aujourd'hui l'enjeu. Il n'est pas à tripatouiller un calendrier ou à essayer d'aggraver la sélection et le tri social.

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Pour quelles raisons 60% des lycéens ont-ils obtenu une mention à ce bac 2023 ?

L'augmentation du nombre de mentions est clairement à mettre en lien avec le contrôle continu. Il y a même parfois eu des pressions sur les notes que les professeurs devaient mettre et sur le fait que les mentions devenaient un élément important dans le baccalauréat. Mais le plus important selon nous, c'est de bien préparer les élèves à l'enseignement supérieur. Or, aujourd'hui, on est quand même dans une situation où des élèves ont arrêté de venir au mois de mars à cause du calendrier des épreuves du bac et qui ne sont pas allés en cours pendant quatre, cinq ou six mois. Donc tant mieux si des élèves ont des mentions au baccalauréat, c'est la récompense de leur travail, mais aujourd'hui, la réforme du bac de Jean-Michel Blanquer ne permet pas une préparation optimale aux études supérieures. Il faut que le ministre fasse des annonces avant la rentrée, le plus rapidement possible, pour ramener de la sérénité et des perspectives.

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