Clermont-Ferrand : le père d'une lycéenne portant l'abaya convoqué devant la justice après des menaces de mort visant un proviseur

La jeune fille s'est vu refuser deux fois l'entrée au lycée. Le proviseur avait reçu le père en entretien en début de semaine.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Pays d'Auvergne
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Le père d'une lycéenne refusée de rentrée scolaire pour avoir porté une abaya est sorti de garde à vue vendredi 8 septembre, accusé d'avoir proféré des menaces de mort à l'encontre d'un proviseur à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), a appris France Bleu Pays d'Auvergne de sources concordantes, confirmant une information de La Montagne. Placé sous contrôle judiciaire avec suivi social, il est convoqué devant le tribunal correctionnel fin octobre, a indiqué le parquet.

>> "On a encore le droit de porter une robe ?" : l'interdiction de l'abaya débute dans l'incompréhension dans un lycée de Lyon

Lundi, une élève du lycée Ambroise-Brugière n'a pas pu faire sa rentrée car elle a refusé de retirer son abaya. Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal avait pourtant annoncé dimanche dernier l'interdiction du port de cette longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes. Le père de cette lycéenne a donc été reçu par le proviseur en début de semaine.

Une plainte déposée

Mais sa fille jeudi s'est vu une nouvelle fois refuser l'accès à l'établissement scolaire. Son père est soupçonné d'avoir alors téléphoné au lycée et proféré des menaces de mort à l'encontre du proviseur. Il a été interpellé et placé en garde à vue au commissariat de Clermont-Ferrand, a indiqué une source policière à France Bleu Pays d'Auvergne. Une plainte à son encontre a été déposée et, pour parer à tout incident, les équipes mobiles de sécurité du rectorat sont déployées sur place vendredi.

"Ce sont des menaces qui sont extrêmement choquantes", a réagi vendredi en marge d'un déplacement à Lyon, le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal. "J'ai eu hier le proviseur au téléphone, je lui ai assuré tout mon soutien, du gouvernement, de l'État, et plus globalement, je crois, de nos concitoyens face à ces menaces qui sont inadmissibles et inqualifiables." Gabriel Attal a rappelé que le Conseil d'État avait définitivement tranché jeudi sur la questin de l'abaya : "C'est la loi, rien que la loi", a-t-il martelé.

Sur X (ex-Twitter), la députée MoDem du Puy-de-Dôme Delphine Lingemann également "apporte son soutien au proviseur. Nous sommes dans un État de droit où la loi doit être respectée par tous", ajoute l'élue.

Selon les informations de France Bleu Pays d'Auvergne, en septembre 2022, une dizaine de lycéennes portant l'abaya avaient été recensées dans ce lycée de 1 300 élèves. En octobre de la même année, environ 150 lycéens et étudiants avaient manifesté devant ce même lycée pour revendiquer la liberté vestimentaire, et notamment celle de porter des vêtements à caractère religieux, rappelle France Bleu Pays d'Auvergne.

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