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"Otoniel", le plus grand narcotrafiquant de Colombie, a été extradé vers les Etats-Unis

Le baron de la drogue colombien était poursuivi depuis 2009 par un tribunal de New York pour trafic de drogue, et sa tête était mise à prix pour 5 millions de dollars par les autorités américaines.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dairo Antonio Usuga (au centre), dit "Otoniel", à Bogota, le 4 mai 2022.


 (COLOMBIAN PRESIDENCY / ANADOLU AGENCY / AFP)

Il est considéré comme le nouveau Pablo Escobar. "Otoniel", chef du Clan del Golfo et plus grand narcotrafiquant de Colombie, a été extradé mercredi 4 mai vers les Etats-Unis où il est réclamé par un tribunal de New York, a annoncé le président colombien, Ivan Duque, sur Twitter.

Le baron de la drogue, de son vrai nom Dairo Antonio Usuga, avait été arrêté en octobre 2021 lors d'une vaste opération militaire qui avait mobilisé près de 500 membres des forces de sécurité et fait un mort parmi les policiers. Il est poursuivi pour trafic de drogue depuis 2009 devant un tribunal de New York et sa tête était mise à prix pour 5 millions de dollars par les Etats-Unis, qui reste le principal acheteur de cocaïne. "Aujourd'hui, la légalité, l'Etat de droit, la force publique et la justice triomphent", s'est félicité le chef de l'Etat colombien.

Des proches des victimes d'Otoniel avaient demandé une "suspension" de l'extradition, estimant que cette procédure allait "soustraire à la justice un chef paramilitaire qui a commis des crimes contre l'humanité dans notre pays". Mais la justice colombienne a finalement donné son feu vert à son extradition, a fait savoir à l'AFP l'équipe de défense du narcotrafiquant. Et une fois sa peine accomplie aux Etats-Unis, le chef du Clan del Golfo "reviendra en Colombie payer pour tous ses crimes commis dans notre pays", a assuré le chef de l'Etat colombien.

Une détention émaillée d'incidents

La détention sous haute surveillance à Bogota du narcotrafiquant a été marquée par plusieurs incidents et polémiques. Des enregistrements de ses témoignages devant la Commission de la vérité (JEP), l'instance qui enquête sur les violations des droits humains pendant le conflit armé en Colombie, ont été volés par des inconnus. La police colombienne avait également interrompu une audition d'Otoniel, disant soupçonner une tentative d'évasion.

Le média en ligne indépendant Cambio a estimé que certains voulaient faire taire le narcotrafiquant, qui aurait accusé l'armée de complicité avec des paramilitaires d'extrême droite dans certaines régions du pays durant ses auditions. Selon la presse, qui cite un document de la JEP, Otoniel aurait mis en cause 63 personnes, prétendument liées au Clan de Golfo, dont un ancien ministre, un ancien directeur national des services de renseignement, six anciens gouverneurs et quatre anciens membres du Parlement.

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