Témoignage "J’assume d’être un peu parano" : Nicolas Lerner, directeur de la DGSE, se confie sur le service de renseignement

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La DGSE est dirigée depuis le début de l’année par Nicolas Lerner. Le chef de cet univers aux 7 500 espions français, popularisé par la série le Bureau des légendes se confie dans un entretien exclusif.
DGSE : "j’assume d’être un petit peu parano", entretien exclusif avec Nicolas Lerner La DGSE est dirigée depuis le début de l’année par Nicolas Lerner. Le chef de cet univers aux 7 500 espions français, popularisé par la série le Bureau des légendes se confie dans un entretien exclusif. (France 2)
Article rédigé par France 2 - E. Pelletier, G. Beaufils, L. Harper, L. Houel
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Nicolas Lerner dirige la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) depuis le début de l’année. Le chef de cet institution, popularisée par la série "Le Bureau des légendes", se confie dans un entretien exclusif.

Il est devenu le patron de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), après cinq ans à la tête de la sécurité intérieure. Dans un entretien exclusif pour France 2, Nicolas Lerner se confie sur son parcours, la mission qu'il occupe depuis le début de l'année et la menace terroriste, qui occupe à nouveau les esprits : elle "n’a jamais, en réalité, disparu", explique l'ancien patron de la DGSI.

À l’approche des Jeux de Paris représentent cependant un enjeu particulier pour la sécurité de la France. La compétition, "grand événement mondial s'il en est, est potentiellement un évènement susceptible d’être visé par les groupes terroristes", convient-il. Mais "à ce stade, aucune menace précise ne vise les Jeux olympiques", rappelle Nicolas Lerner. "Nous sommes néanmoins en posture d'extrême vigilance."

A la tête du renseignement intérieur, il avait déjà été confronté au terrorisme, notamment lors de l'assassinat de Samuel Paty en 2020. "On est plongés dans l'effroi, mais on a aussi (...) l'obligation de comprendre et de renseigner. Au regard du mode opératoire qui nous remonte, on n'a tout de suite aucun doute : on a affaire à un acte de terrorisme islamiste", raconte-t-il. "Dans ces cas-là, on ne s'appartient plus, les choses s'enchaînent (...) pour, le plus vite possible, mettre un nom sur un assaillant".

"Beaucoup de choses sont vraies dans 'Le Bureau des légendes'"

L'épisode illustre la tension permanente qu'implique la fonction de directeur de la DGSI comme de la DGSE. "J’ai le souvenir d'un échange avec un homologue étranger qui m'avait dit : 'Tant que [le téléphone] vibre, ce n'est pas très grave. Quand il commence à sonner, c'est là que les ennuis peuvent survenir.' Et ça s'est révélé finalement assez vrai", confie Nicolas Lerner.

"J’assume d’être un petit peu parano", explique même le directeur du renseignement extérieur français. "La paranoïa est sans doute, pour le commun des mortels, un défaut, mais je crois que lorsque l'on fait du renseignement, c'est une qualité."

L'agence qu'il dirige est un peu moins mystérieuse, pour le grand public, depuis la diffusion de la série Le Bureau des légendes, dont Nicolas Lerner salue la précision : "Beaucoup de choses sont vraies dans Le Bureau des légendes", affirme-t-il. Y compris les surnoms donnés aux agents pour les missions les plus délicates : "Ceux du Bureau des légendes sont assez proches de ce qu'on voit dans la réalité".

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