Strasbourg : plusieurs plaintes déposées après l'agression de trois jeunes juifs traités de "fascistes sionistes"

Le président de l'université a dénoncé cette "agression antisémite qui a eu lieu sur le campus universitaire dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 janvier".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un bâtiment de l'université de Strasbourg, le 26 septembre 2023. (MAXPPP)

"C'est une violence qu'on n'a jamais connue ici." Michel Deneken, président de l'Université de Strasbourg, a condamné vendredi 2 février "l'agression antisémite qui a eu lieu sur le campus universitaire dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 janvier". Plusieurs plaintes ont depuis été déposées.

Selon Michel Deneken, "trois jeunes gens juifs, dont deux étudiants, ont été victimes d'une agression physique et verbale aux cris de 'fascistes sionistes' par un groupe de six personnes. Les conséquences de leur agression ont été constatées par la médecine de ville et la médecine légale après un dépôt de plainte à la police". Il précise s'être entretenu avec une des victimes, un étudiant en droit "frappé, jeté à terre".

Depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, "on a eu des tags qu'on effaçait le matin pour éviter que les esprits s'enflamment. Ces jours-ci on a eu quelques blocages avec des slogans limites parfois par rapport à Israël, mais c'est la première fois qu'on a des faits aussi graves", a poursuivi le président de l'université, annonçant que l'université allait aussi porter plainte.

L'agression "doit servir d'alerte généralisée"

La police a confirmé à l'AFP le dépôt de plaintes, notamment pour coups et blessures. "Les victimes ont reçu des coups mais il n'y a pas eu d'hospitalisation. Il n'y a pas encore eu d'interpellations. L'enquête est en cours", a précisé la même source.

Dans un communiqué diffusé jeudi, notamment sur Instagram, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a expliqué qu'un militant de l'association, "accompagné de deux autres étudiantes juives, étaient en train de coller des affiches appelant à la libération des otages du Hamas ainsi que la phrase 'Non à l'antisémitisme' à proximité du campus de droit" lorsqu'ils ont été "menacés verbalement par une militante antisioniste". Celle-ci est "revenue avec un groupe de cinq personnes" qui ont frappé les trois étudiants en les insultant. L'UEJF précise que "l'une des victimes souffre d'importantes contusions".

L'UEJF a saisi son avocat, Sacha Ghozlan, pour se joindre aux plaintes déposées par les victimes. "Cette agression physique antisémite commise en réunion ne peut rester impunie", a déclaré Samuel Lejoyeux, président de l'UEJF dans lecommuniqué. "Elle doit également servir d'alerte généralisée : la diabolisation d'Israël nourrie par les groupuscules d'extrême gauche dans les universités entraîne la violence antisémite. Il est urgent de cesser de la tolérer."

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