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Comment les gouvernements espionnent le réseau Vodafone

L'opérateur britannique a révélé vendredi dans un rapport inédit ses relations avec les autorités de 29 pays dans lesquels il est présent. Il explique comment les pays surveillent les utilisateurs de son réseau, parfois en toute discrétion.
Article rédigé par Agathe Ranc
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (L'opérateur révèle dans un dossier comment ses utilisateurs sont surveillés © REUTERS / Ina Fassbender)

Il y a tout juste un an, Edward Snowden révélait l’existence d’un vaste système de surveillance des communications téléphoniques et d’Internet. Aujourd’hui, c’est Vodafone, géant britannique des télécommunications, qui publie un rapport sur la façon dont les gouvernements peuvent surveiller les utilisateurs de son réseau.

Dans ce rapport de transparence globale, le premier de ce type à être publié par le groupe, l'opérateur raconte ses relations avec les autorités de 29 pays dans lesquels il est présent. Il révèle notamment l'existence de "câbles directs", permettant aux Etats de surveiller les utilisateurs sans passer par le groupe.

Il précise en effet que dans six des pays dans lesquels il opère, "la loi ordonne que des agences ou autorités spécifiques doivent avoir un accès direct au réseau d’un opérateur ." Concrètement, les gouvernements peuvent utiliser des "secret wires ", ou câbles secrets, qui leur donnent un accès direct à plusieurs informations : ils peuvent écouter toutes les conversations, ou collecter des données sur les appels (lieu, durée...) et cela sans mandat légal. Dans ces cas, l’opérateur n’a aucune information sur l’identité des utilisateurs concernés ou même sur leur nombre. Une surveillance de masse discrète est tout à fait possible.

Un équilibre entre loi et protection de la vie privée

Vodafone ne précise pas quels pays sont concernés par ces méthodes d’accès direct, craignant pour la sécurité de ses employés. "Nous devons trouver un équilibre entre notre responsabilité de respecter le droit à la vie privée de nos clients et notre obligation légale de répondre aux demandes légales des autorités, ainsi que notre devoir de protéger nos employés ", explique le groupe. Dans la plupart des pays où l’opérateur est présent, les autorités doivent toutefois passer par l’opérateur pour lui demander un accès à son réseau.

Le responsable de la sécurité chez Vodafone, Stephen Deadman, joint par Le Guardian , demande la fin de ces câbles directs. : "Nous lancons un appel pour les gouvernement ne puissent plus utiliser ces accès directs pour obtenir des données sur les communications des gens. Le fait qu’un gouvernement ait besoin d'un bout de papier [pour avoir accès à ces informations] est déjà une restriction importante à sa façon d’utliser ses pouvoirs. "

En Europe, l’Italie est le pays le plus surveillé officiellement par un gouvernement. En 2013, Vodafone a traité 600.000 demandes de collectes de données sur les communications.

 

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