Présidentielle : les programmes accessibles aux personnes handicapées
Permettre aux personnes handicapées de connaître les programmes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pour le vote de dimanche prochain, c’est ce que les associations Droit pluriel et Bête à bon dieu production proposent via une vidéo disponible sur internet.
Cette vidéo, d’un peu plus de 30 minutes, présente les propositions des candidats en langue des signes, en version audio et en français simplifié (phrases courtes, mots simples, explication des termes complexes, retours à la lignes fréquents, etc.), afin que les personnes malvoyantes, malentendantes, illettrées ou ayant des difficultés à comprendre un texte, puissent choisir, en toute connaissance de cause, leur candidat. Des vidéos plus courtes, sur chaque thème abordé, sont également disponibles en ligne.
"Un besoin démocratique"
Ces petits films ont été réalisés par les deux associations qui avaient déjà collaboré, auparavant, sur projet pour permettre l’accès à la justice des personnes handicapées.
Cette fois-ci, "l’initiative est née des revendications des associations de handicapés qui réclamaient que la campagne présidentielle soit accessibles aux personnes handicapées", précise Anne-Sarah Kertudo, président de l’association Droit pluriel. Selon elle, cette idée "répond à une question de justice sociale car des millions de personnes n’ont pas accès à l’information du fait de leur handicap".
Dès le début de la campagne, en effet, les associations s’étaient tournées vers les partis politiques pour que ceux-ci facilitent l’accès de la campagne aux personnes handicapés. Mais, en dehors de quelques efforts de certains partis et de la traduction des meetings en langue des signes (pas forcément visible depuis la salle, d’ailleurs, car les images projetées étaient trop petites), "pratiquement rien n’a été fait", regrette Mme Kertudo. "Nous voyons bien qu’il y a des efforts de la part des candidats sur la prise en compte du handicap, mais ceux-ci se concentrent principalement sur des aspects techniques, des allocations", précise-t-elle. "Or, nous demandons également a être considérés en tant qu’individus, que citoyens, ce qui correspond à un besoin démocratique qui va bien au delà du handicap, et nous sommes également des électeurs", souligne la responsable de l’association.
Montrer la voie
À titre d’exemple, les associations de personnes handicapées réclament que soit apposée une photographie des candidats sur les bulletins de vote, "de manière à ce que ceux qui ne sont pas à l’aise avec l’écriture puisse voter", précise la présidente de Droit pluriel. "Il faudrait également que les personnes qui tiennent les bureaux de vote soient formées à l’accueil des handicapés", note-t-elle. Tout en précisant qu’en plus des 10 à 12% de personnes concernées par le handicap, il convient de ne pas oublier les personnes âgées qui ont des problèmes de santé (vue, troubles de la mémoire notamment) mais ne sont pas forcément reconnues comme handicapées. "Au total, on est plutôt proche de 15% de la population concernée par le handicap", souligne-t-elle. "On pourrait améliorer le processus électoral", insiste Mme Kertudo.
Et d’ajouter : "En réalisant cette vidéo nous avons voulu faire quelque chose de symbolique, dans un premier temps, car ce n’est pas parfait". Mais les deux associations, qui ont réalisé le film en seulement quelques jours, ont également cherché à "montrer le chemin vers lequel il fallait aller et que ce chemin ne baisse pas le niveau, est facile à faire et, surtout, répond à un besoin", conclut la présidente de Droit pluriel.
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