Déserts médicaux : le député PS Guillaume Garot plaide pour "la régulation de l'installation" des médecins "en fonction des besoins de santé"
Face à la désertification médicale, le député PS Guillaume Garot signe une tribune avec 39 de ses collègues pour réclamer que l'installation d'un médecin soit soumise à une autorisation, en fonction des besoins de santé du territoire.
Le député PS de Mayenne Guillaume Garot a plaidé dimanche 8 janvier sur franceinfo pour "la régulation de l'installation" des médecins, alors qu'avec 39 autres députés, il a déposé une proposition de loi transpartisane pour lutter contre les déserts médicaux. Ces 40 députés ont signé une tribune dans le JDD pour porter "la nécessité, face à l’urgence, d’une régulation de l’installation des médecins".
"La régulation de l'installation, cela veut dire autoriser l'installation en fonction des besoins de santé de la population", détaille Guillaume Garot. "Aujourd'hui, un médecin peut s'installer exactement là où il veut en France", et cela entraîne "des concentrations dans certains territoires, certaines zones, certaines villes, et la désertification dans beaucoup d'autres territoires ou départements". Pour les signataires de la proposition de loi, il s'agit d'"orienter les nouveaux diplômés" et de ne plus "autoriser l'installation dans une zone où il y a déjà suffisamment de médecins. Cela vaut autant pour les généralistes que pour les spécialistes".
La désertification médicale "va s'aggraver"
Guillaume Garot insiste sur l'inégalité des territoires face aux soins et cite quelques exemples. "Il y a trois fois plus de médecins par habitant dans les Hautes-Alpes que dans l'Eure. Il y a 18 fois plus d'ophtalmologues à Paris que dans la Creuse, et 23 fois plus de dermatologues à Paris que dans la Nièvre." Il rappelle que, quand "votre médecin part à la retraite et n'est pas remplacé, c'est une vraie détresse. Ce n'est plus acceptable. D'autant qu'on sait que le problème va s'aggraver dans les années qui viennent, avec une pyramide démographique à la baisse".
Le député PS ne veut pas parler de contrainte mais de "régulation", à l'image des pharmaciens. "Aujourd'hui, ils ne s'installent pas exactement là où ils veulent. Ils s'installent en fonction de la démographie, en fonction des besoins de la population". Pour lui, la proposition des députés pour les médecins est comparable.
"On demande à nos médecins d'aller là où les patients les attendent."
Guillaume Garot, député PSà franceinfo
Mais il y a aussi "d'autres solutions qu'il faut pouvoir activer", poursuit Guillaume Garot, et notamment "le rétablissement de la permanence des soins, donc les gardes". "Chaque fois qu'il manque de médecins généralistes, de ville en cabinet et c'est vrai aussi en campagne, ce sont les urgences qui sont engorgées." Pour répondre au problème des urgences, "il faut d'abord répondre à cette question de la désertification médicale" en rétablissant la permanence des soins, mais aussi en ouvrant "des centres de santé avec d'autres formes d'exercice de la médecine salariée".
Le député entend aussi "démocratiser l'accès aux études de médecine". "Il faut que demain, un fils d'ouvrier puisse devenir médecin. Il faut que demain on diversifie les origines sociales et géographiques de nos médecins, de telle sorte que ce ne soit pas vu comme une punition le fait d'aller travailler dans un quartier populaire et exercer en milieu rural." "Les vocations, elles existent", ajoute Guillaume Garot. "Il y a des jeunes qui ne demandent que ça. Simplement, il faut qu'on leur ouvre les portes."
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