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Covid-19 : le business des autotests en plein essor, les fabricants investissent massivement

Au-delà des pics au moment des fêtes, les ventes d'autotests devraient perdurer "dans les deux à quatre prochaines années", selon un industriel du secteur. Ces derniers se préparent à répondre à une demande qui va durer.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'entreprise Biosynex est le principal fabricant d'autotests en France.  (AURÉLIE LAGAIN / FRANCE-BLEU BREIZH IZEL)

Ils s'arrachent dans les pharmacies sous la menace du variant Omicron, à tel point qu'il est parfois difficile d'en trouver. Entre 80 000 et 120 000 autotests ont été vendus quotidiennement ces derniers jours, rapporte à franceinfo Gilles Bonnefond, le président de l'Union syndicale des pharmaciens d'officine.

Et cette ruée met en tension les chaînes de réapprovisionnement. En France, le principal fabricant d'autotests, l'alsacien Biosynex, n'arrive plus à suivre la demande et annonce une semaine pour livrer, tout comme l'un de ses concurrents, l'américain Innova Medical Group, qui assemble et conditionne des tests à Pithiviers, dans le Loiret. "Nous devons faire face à une demande extrêmement importante et rapide", souligne Nicolas Contassot, vice-président Europe de l'entreprise.

"La pandémie est mondiale, nous avons donc des tensions sur les composants des tests, les tests finis et assemblés, et sur la logistique."

Nicolas Contassot, vice-président Europe du fabricant de tests Innova Medical Group

à franceinfo

Besoin d'outils de dépistage à long terme

Hors des pics de demande prévisibles pour les réveillons, les tests et autotests devraient s'imposer durablement dans nos vies. "La couverture vaccinale ne suffit pas pour maîtriser la circulation des virus", rappelle Nicolas Contassot d'Innova Medical Group. En parallèle du vaccin, il faut donc pouvoir bénéficier d'outils de dépistage. D'où l'estimation de Nicolas Contassot, que "dans les deux, trois, quatre années à vivre, le test va faire partie de notre quotidien, très probablement." 

Face à une demande qui va perdurer, même par vagues au moment des fêtes ou des vacances, les fabricants investissent. Biosynex a mis en service de nouvelles lignes de production et augmenté ses effectifs. Le laboratoire lyonnais Boiron s'y est mis aussi.

Trois fois plus de salariés en janvier

L'américain Innova a, lui, trouvé un partenaire français pour s'implanter durablement à Pithiviers, dans le Loiret. Il s'agit du groupe de chimie Axyntis. La nouvelle usine n'en est qu'à ses débuts, "elle a accueilli trois automates d'assemblage, sur 35 possibles" comme le raconte David Simonet, le PDG d'Axyntis. À plein régime, elle pourrait "fabriquer quotidiennement au moins un million d'autotests. On a déjà sur le site de Pithiviers plus d'une dizaine de salariés, et on passe à une trentaine au mois de janvier." 

"Si l'usine de Pithiviers se met à produire quotidiennement plus d'un million d'autotests, jusqu'à 200 à 220 salariés pourraient même être embauchés sur le site."

David Simonet, PDG du groupe de chimie Axyntis

à franceinfo

Ce développement industriel participe à la relocalisation d'une partie de l'industrie du médicament, mais la majorité des molécules et des composants nécessaires à la fabrication des autotests reste pour le moment fabriquée en Asie. 

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