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Vaccin contre le Covid-19 : "J'ai honte pour mon pays, on a perdu du temps", dénonce Jérôme Marty, médecin généraliste

Jérôme Marty souhaiterait que puisse être vaccinés tous les Français volontaires.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Jérôme Marty lors d'une manifestation à Paris en 2015. (LP/AURELIE LADET / MAXPPP)

"J'ai honte pour mon pays, on a perdu du temps, beaucoup de temps", dénonce Jérôme Marty, médecin généraliste et président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre, samedi 2 janvier sur franceinfo. La vaccination des soignants de plus de 50 ans a démarré à Paris, à l'initiative de l'AP-HP.

franceinfo : Est-il temps d'élargir les publics bénéficiaires du vaccin contre le Covid-19 ?

Jérôme Marty : Il est plus que temps, c'est une urgence cruciale, une course contre la montre. On a perdu du temps, beaucoup de temps. Mauricette [la première patiente vaccinée], c'était déjà il y a une semaine. Il y a un différentiel de centaines de milliers de doses entre la France et les autres pays. J'ai honte pour mon pays ce soir. On n’a absolument pas tenu compte des erreurs du passé, par exemple avec les masques. La communication est erratique. Le problème est que c'est une course pour la vie, il faut y aller désormais, il faut arrêter de rigoler et vacciner.

Le problème est-il administratif pour vous ?

On est complètement fou dans ce pays. Pour le médecin que je suis, 45 minutes pour vacciner, c'est beaucoup trop. Il faut se donner les moyens de ses ambitions, il faut donner de la souplesse au système et faire confiance aux acteurs.

Faut-il ouvrir des "vaccinodromes" ?

Oui, mais pas sur le modèle des vaccinodromes qu'on a connu en 2009. Cela reste une bonne idée d'impliquer la médecine de ville dans la vaccination. Il faut surtout commencer par vacciner ceux qui sont d'accord, les 44% de français qui sont d'accord. Dans le centre de santé que je dirige, si j'en avais la possibilité, je vaccinerais déjà tous les soignants qui sont au contact des patients, sans distinction d'âge. Je vois qu'on a une chance de sortir de cette maladie, on ne se donne pas les moyens.

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