"Pas de sensationnel, juste de l'humain", une infirmière photographe capte le quotidien des soignants de Mulhouse
Vanessa Braunstedter est infirmière mais aussi photographe. Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, elle documente la gestion de la crise au sein de son hôpital, à Mulhouse. Elle porte un regard tout en sensibilité sur le travail des soignants.
Dans la vie de tous les jours, Vanessa Braunstedter est photographe et infirmière au centre de dialyse de Mulhouse (Haut-Rhin). Mais depuis le début de la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19, elle a souhaité donner un visage à ses collègues de l'hôpital qui luttent nuit et jour contre le virus.
Photographe de guerre
Immortaliser les visages des soignants, rendre compte d'une histoire intime et universelle, documenter la mémoire collective, raconter le quotidien d'un hôpital pris dans la tourmente, dans l'objectif de Vanessa Braunstedter, l'humain inonde le cadre. "Je ne voulais pas aller dans le sensationnel, je voulais retracer quelque chose d’un peu plus humain", confie-t-elle.
Installée à Mulhouse, dans l'une des régions les plus touchées par le virus, Vanessa n'a pas hésité à se rendre au front aux côtés de ses collègues. Sa série de photos en noir en blanc s'intitule GueRRir, une manière de raconter la guerre que mènent les soignants pour la guérison des malades. "On peut être soignant aux urgences, on peut être soignant en réanimation, en Ehpad, pour moi c’est la même chose on est dans le prendre soin", dit encore la photographe.
Témoin d'émotions
Après avoir passé seize ans comme infirmière à côtoyer et partager la joie, la tristesse, la peur, l’espoir des patients, Vanessa Braunstedter a souhaité être le témoin des émotions d'une autre manière. "Ces histoires ont forgé mon caractère, ma vision de la vie et la bienveillance à l’égard des autres", dit-elle à propos de son approche.
Grâce à la photographie, elle retranscrit les souvenirs des familles. Une grossesse, une naissance, un couple, et munie de son boîtier, elle fixe des moments intimes. "Je préfère les situations naturelles et mettre en avant vos échanges de regard, vos éclats de rire… Je suis là pour faire des photos qui vous ressemblent.", expose encore la photographe sur son site internet.
Quand la crise sera passée, Vanessa Braunstedter espère publier sa série GueRRir dans un livre et organiser une exposition. En attendant une publication, toutes ses photos sont visibles sur sa page Facebook où elle explique sa démarche, et sur son compte instagram.
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