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Le Covid-19 plombe la période des fêtes pour les autocaristes : "On va d'annulation en annulation"

Alors qu'ils font d'habitude le plein de voyageurs pendant les fêtes de fin d'année, les autocaristes subissent cette année des annulations en cascade à cause de la cinquième vague de Covid-19.

Article rédigé par franceinfo - Louise Buyens
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des autocaristes manifestent à Paris pour demander la prolongation et le renforcemet des aides financières du gouvernement, le 12 mars 2021. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

La période des fêtes de fin d'année est traditionnellement bien remplie pour les autocaristes. Mais en cette période de vacances de Noël, les gérants d'entreprise de transport de voyageurs voient leurs commandes s'annuler en cascade. La cinquième vague de l'épidémie de Covid-19 a raison de leur chiffre d'affaires et les professionnels du secteur n'ont pas beaucoup d'espoir de reprise pour 2022.

Jean-Sébastien Barrault a ainsi l'impression d'être remonté dans le temps. Le président de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) a l'impression de revivre le début de l'épidémie de Covid-19 et les premiers mois de 2020 : "La chute est brutale et extrêmement importante", confie-t-il. Elle concerne des clients "qui préfèrent éviter de voyager" par principe de précaution mais aussi "les sorties de fin d'année, les repas et les séminaires autour de l'entreprise", détaille-t-il. L'Éducation nationale annule également bon nombre de déplacements. "Ils font jouer un principe de prudence. On voit beaucoup d'enseignants qui annulent des déplacements et des sorties périscolaires également."

Un "yo-yo émotionnel" pour les professionnels

D'après Jean-Sébastien Barrault, tout le secteur est concerné. "Je ne connais pas un chef d'entreprise aujourd'hui qui n'est pas confronté à des annulations massives." Les plus petits entrepreneurs, qui comptent à 100% sur le tourisme, sont les plus touchés. C'est le cas de Mansour Daoum, à qui la crise sanitaire a fait perdre 90% de son chiffre d'affaires. "Ça fait peur. Je vais peut-être devoir me séparer d'un ou deux salariés." Sa société basée en région parisienne emploie sept personnes, qu'il arrive encore à payer parce qu'il répond à des appels d'offres. "On fait du ramassage scolaire : un pick up le matin, une dépose le soir. Cela rembourse à peine les charges." 

"C'est un yo-yo émotionnel", confie Mansour Daoum. Comme tous les autocaristes, il a reçu des aides du gouvernement jusqu'en septembre 2021. Cela lui a permis de garder la tête hors de l'eau. "On commençait à voir le bout du tunnel à partir de juillet. On ne travaillait pas normalement mais la perspective était bonne. Le carnet de commandes commençait à se remplir petit à petit." Mais la cinquième vague est passée par là : "On va d'annulation en annulation", raconte-t-il. Elle risque d'être celle de trop : "Les deux semaines de Noël sont quasiment vide."

Pas d'embellie attendue début 2022

La situation ne devrait pas aller en s'arrangeant début 2022, craint Laurence Gérard. "Pour les sports d'hiver, je travaillais essentiellement avec les scolaires belges. Or, les Belges ont l'interdiction de voyager, ne serait ce que pour un jour, jusqu'à la période de carnaval", se désole celle qui gère une petite entreprise d'autocars dans les Ardennes, à la frontière belge. "Là, j'ai déjà perdu trois mois de chiffre d'affaires." Sachant qu'en 2021 Laurence Gérard a déjà perdu 70% de son chiffre d'affaires et 90% en 2020.

Une réunion a eu lieu vendredi 17 décembre entre les autocaristes et le cabinet de Jean-Baptiste Lemoyne, le ministre chargé du Tourisme. Les professionnels réclament la réactivation des aides, c'est-à-dire le chômage partiel, le fonds de solidarité et la prise en charge des coûts fixes mais aussi un délai supplémentaire pour rembourser les prêts garantis par l'État. Cependant, aucun dispositif supplémentaire n'a été accordé à ce jour.

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