Le billet sciences. Les anticorps du lama comme piste contre le coronavirus
Une étude publiée ce mardi 5 mai, dans la revue Cell, s’intéresse aux anticorps des lamas. Ils pourraient nous aider à lutter contre le coronavirus en servant de bouclier.
C'est plutôt cocasse de voir qu'une solution contre un virus transmis par nos postillons nous vienne du lama, un animal qui crache quand on l’embête. Mais c'est très sérieux. Pour nous aider, ce lama a même un nom : Winter, une femelle qui vit en Belgique près de l’université de Gand dans une ferme avec 130 autres camélidés, comme des alpagas, pour les besoins de la science. Il y a quatre ans, les chercheurs lui avaient injecté d’autres coronavirus, le SRAS et le MERS, pour voir comment l’animal réagissait, quelle réponse immunitaire il avait. Un petit projet de science fondamentale, pensaient-ils à l’époque, mais qui s’est trouvé relancé par l’actuelle épidémie.
Winter développe dans son sang un autre type d’anticorps que les nôtres : plus petit, mais qui s’accroche très bien aux pointes du virus lorsqu’il pénètre les cellules de son hôte. Ces anticorps empêchent ainsi le coronavirus de se répliquer. Les chercheurs belges associés à ceux de l’université d’Austin au Texas, ont publié leurs travaux dans la revue Cell. A partir du sang des lamas, ils veulent maintenant tenter un traitement sur des hamsters et des singes. Et si les résultats sont bons, ils pourront le proposer aux patients Covid-19 pour éviter les formes graves de la maladie.
Les cobayes nous aident à comprendre le virus
Ces animaux sont des cobayes pour tester nos médicaments et nos vaccins. Ils nous permettent de voir les effets secondaires et les risques d'un traitement avant de lancer l'essai clinique auprès de patients. Mais ils aident aussi les chercheurs à comprendre les virus. Aujourd'hui, une véritable ménagerie est à l’œuvre dans les laboratoires: rats, hamsters, singes, chevaux...
C’est grâce, par exemple, aux souris que l’on sait comment ce virus pénètre les cellules. Ce sont des furets qui ont permis à des chercheurs chinois de comprendre la différence de réponse immunitaire entre sujet jeunes et adultes. C’est aussi parce que les furets ont le nez qui coule lorsqu’ils sont malades, que l’on a compris l’énorme capacité de transmission de ce virus. Et mieux le comprendre, c’est déjà la première étape pour le combattre.
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