Les deux heures d’intervention du Premier ministre dimanche 19 avril peuvent être résumées en dix secondes : "Il va falloir s’habituer pendant longtemps à vivre avec le coronavirus". Une phrase banale, toute simple, mais qui donne le vertige et qui est profondément désespérante. Il fallait préparer psychologiquement, c’est ce à quoi s’est employé Edouard Philippe dans un rôle auquel il commence à s’habituer : à Emmanuel Macron les portes de sortie, les lueurs d’espoir, au Premier ministre le retour au réel et les mises en garde.Occuper le terrainMême si le 11 mai est encore loin et beaucoup de choses demeurent floues, comme la rentrée des classes, Edouard Philippe devait parler pour donner une cohérence aux expressions de tous les ministres depuis une semaine qui ont pu apparaître divergente et pour répondre aux attaques de l’opposition. Il était obligé d’occuper le terrain, même si cela s’apparente à des sables mouvants.