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Coronavirus : un homme porte plainte pour violences policières en Essonne, après un contrôle durant le confinement

Ce salariés d'Amazon, interpellé mardi après avoir tenté d'échapper aux policiers, a déposé plainte notamment pour "violences volontaires aggravées".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Capture d'écran de la vidéo de l'interpellation de Sofiane aux Ulis (Essonne),le 24 mars 2020, publiée sur les réseaux sociaux. (SIHAME ASSBAGUE / TWITTER)

Un jeune homme qui accuse des policiers de "violences aggravées" lors d'un contrôle lié au confinement aux Ulis (Essonne) a porté plainte, vendredi 27 mars, auprès du parquet d'Evry, a-t-on appris auprès de l'avocat du jeune homme.

La plainte contre X, que l'AFP a pu consulter, a notamment été déposée pour "violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l'autorité publique, en réunion, avec usage ou menace d'une arme" et "non-assistance à personne en danger".

Il n'avait pas son attestation sur lui

Mardi 24 mars en fin d'après-midi, Sofiane, agent logistique chez Amazon et habitant des Ulis, se rendait du domicile de son père à celui de sa mère avant de se rendre à son travail de nuit, selon le récit de cette dernière.

"Le tort qu'il a eu, c'est de partir en courant lorsqu'il a vu les forces de l'ordre. Il a expliqué qu'il avait fait ça parce qu'il avait peur de se faire tabasser et qu'en plus, il n'avait pas son attestation sur lui", raconte sa mère, Aïcha.

La suite des événements apparaît dans des vidéos massivement partagées sur les réseaux sociaux. Le jeune homme, encerclé par plusieurs agents de la brigade anticriminalité, est mis à terre et frappé à de multiples reprises puis amené sous le porche d'un bâtiment d'où s'échappent ses cris stridents.

Quatre jours d'incapacité totale de travail

Samim Bolaky, l'avocat du plaignant, a souligné le "stress post-traumatique" subi par son client, relevant le "caractère extrêmement grave" de ces violences, "surtout dans cette période de crise sanitaire". "La violence policière dont on parle est institutionnelle et c'est quelque chose d'extrêmement effrayant. (...) On est dans des quartiers où des personnes parfaitement honnêtes vivent dans la peur de croiser la police", a-t-il estimé. 

Le jeune homme, blessé au visage et présentant de nombreux hématomes sur le corps, s'est vu prescrire quatre jours d'incapacité totale de travail (ITT), selon un certificat médical que l'AFP a pu consulter. 

Samim Bolaky a également demandé l'ouverture d'une enquête auprès de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices. La police du département n'a pas souhaité faire de commentaire.

Selon Amal Bentounsi, du collectif Urgence notre police assassine, "depuis le début du confinement, on assiste à une recrudescence des violences policières et à un acharnement et un défoulement sur les populations qui vivent en banlieue". Pour elle, "rien ne justifie cette violence".

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