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Vers la vente de médicaments sans ordonnance en grande surface ?

L'Autorité de la concurrence a rendu un avis favorable. Mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'y est de nouveau déclarée opposée.

Article rédigé par franceinfo
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Une pharmacienne à Saint-Pol-de-Léon (Finistère), le 25 septembre 2013.  (MAXPPP)

Bientôt des médicaments sans ordonnance en grande surface et parapharmacie ? Un avis de l'Autorité de la concurrence, rendu public jeudi 19 décembre, y est favorable.

Dans son avis, l'instance relève de "très forts écarts de prix", allant de 1 à 4 d'une officine à l'autre, sur ces produits en automédication. Pour y remédier, elle préconise une libéralisation "limitée et encadrée" de la vente des médicaments non remboursés, qui permettrait de faire baisser leur prix de vente de 11,4% à 16,3%. 

Dans un communiqué, l'Autorité dit soutenir "notamment une ouverture encadrée de la distribution au détail des médicaments non remboursables". Elle souhaite "instiller un peu plus de concurrence dans la distribution du médicament"

Quels médicaments sont concernés ? 

L'Autorité de la concurrence soutient "la vente des médicaments d'automédication et de certains produits 'frontières' (comme par exemple les tests de grossesse ou les produits d'entretien pour lentilles de contact) en parapharmacie ou en grandes surfaces, en plus des pharmacies". L'instance préconise toutefois la présence d'un pharmacien.  

Quelle est la position du gouvernement ? 

Marisol Touraine avait dit, en octobre, que le gouvernement n'envisageait pas d'autoriser la vente de médicaments en grandes surfaces, dans une lettre rendue publique par l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO). La ministre de la Santé affirmait que "le gouvernement n'envisageait pas de faire évoluer la législation pour la vente de médicaments par des enseignes de grande distribution".
 
La ministre a confirmé son opposition à cette mesure, jeudi. Elle a souligné que le monopole officinal sur les médicaments permet de sécuriser la distribution et d'agir contre la contrefaçon. Elle fait aussi valoir que les pharmaciens remplissent une mission de conseil auprès des patients, notamment âgés. 
 
Marisol Touraine annonce par ailleurs que l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) aura pour mission de dresser un état des lieux sur la distribution en gros des médicaments et de proposer des évolutions dans ce domaine.

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