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Après la mise en examen de Sanofi dans l'affaire de la Dépakine, un avocat de victimes souhaite que l'enquête soit élargie à des faits d'homicides involontaires

Après la mise en examen de Sanofi dans l'affaire de l'antiépileptique, l'avocat de l’Association des parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant, a aussi dénoncé sur franceinfo une faille des autorités de santé.

Article rédigé par franceinfo
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L'IGAS estime qu'entre 2006 et 2014, 425 à 450 nourrissons ont subi des malformations ou sont morts-nés après avoir été exposés in utero au valproate. (? CYRIL FRIONNET/MAXPPP / MAXPPP)

"Nous souhaitons que l'enquête soit élargie à des faits d'homicides involontaires", indique mardi sur franceinfo Me Charles Joseph-Oudin, avocat de l’Apesac (Association des parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant), après la mise en examen de Sanofi dans l'affaire de l'antiépileptique Dépakine. Après plus de trois années d'enquête, les juges ont mis en examen le groupe pharmaceutique pour "tromperie aggravée et "blessures involontaires".

Nous avons déposé des nouveaux dossiers d'enfants qui sont décédés du fait des malformations extrêmement graves dont ils souffrent.

Me Charles Joseph-Oudin

à franceinfo

Il estime également que "40% des enfants exposés in utero à la Dépakine souffrent de troubles neuro-développementaux, c'est presque un sur deux, c'est dire à quel point ce produit est dangereux". Par ailleurs, "10% souffrent de malformations physiques, parfois très graves, qui conduisent à des interruptions médicales de grossesse".

Les estimations tournent entre 10 000 et 20 000 victimes. Rien qu'à mon cabinet, il y a plus de 1 000 dossiers d'indemnisation en attente...

Me Charles Joseph-Oudin

à franceinfo

Me Joseph-Oudin dénonce le manque d'informations fournis aux patients par Sanofi. "Et dans tous les dossiers, le laboratoire refuse d'assumer sa responsabilité, contrairement au laboratoire Servier, contre qui on a beaucoup dit, mais qui au moins assume sa responsabilité vis-à-vis des patients."

L'avocat dénonce aussi une faille des autorités de santé : "C'est effectivement une des problématiques, comme pour le Médiator, d'une responsabilité partagée entre les autorités de santé et le laboratoire." La mise en examen de Sanofi "était très attendue", juge-t-il. "C'est important pour les familles, qu'à côté de l'indemnisation, les responsables de ce scandale sanitaire majeur soient confrontés à la justice. Nous attendions depuis longtemps la mise en examen de Sanofi."

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