Grippe : déclenchement du plan Orsan, "l’Orsec des hôpitaux"
Face à l’épidémie de grippe saisonnière qui touche actuellement deux millions de personnes en France, la ministre de la Santé Marisol Touraine a décidé de déclencher ce jeudi le plan Orsan. Jeudi après-midi, les urgentistes avaient lancé une alerte à la ministre car leurs services étaient débordés.
Le plan Orsan correspond à une situation sanitaire exceptionnelle. "C’est le plan Orsec des hôpitaux ", explique le médecin-urgentiste Christophe Prudhomme sur France Info, "cela veut dire qu'on arrête de faire rentrer des gens qui ont une intervention programmée dans les hôpitaux ".
ECOUTEZ - Pendant trois semaines, les urgences de l'hôpital d'Edouard Herriot à Lyon ont tourné à plein régime. Sur 200 passages par Jour, le service a reçu entre 50 et 60 personnes âgées de plus que d'habitude, contaminées par la grippe. Tout le personnel médical des urgences est épuisé...Le reportage de Laureline Dubuy :
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Ceux qui ont des rendez-vous ou des interventions qui peuvent être repoussés ne seront donc pas admis pour pouvoir garder des lits disponibles pour les grippés. Le plan Orsan demande aux médecins libéraux pour ne recourir à l'hospitalisation que pour les situations d'urgences le nécessitant.
"Orsan, c’est l’Orsec des hôpitaux, le plan catastrophe" (le médecin-urgentiste Christophe Prudhomme)
Situation prévisible
Le ministère explique que les dispositifs "hôpital en tension " et, le cas échéant, les "plans blancs " doivent permettre "de déprogrammer des activités non indispensables, d'ouvrir des lits supplémentaires, de rappeler des personnels et de renforcer ponctuellement les équipes de professionnels de santé dans les établissements en difficulté ". Selon Marisol Touraine, "le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint ". Elle promet des lits supplémentaires.
Christophe Prudhomme, également porte-parole de l’Amuf (association des médecins urgentistes de France), explique sur France Info que la "situation est critique mais était prévisible ". Selon lui, l’épidémie de grippe actuelle est "sévère ", mais ce n'est pas nouveau. C'est le cas tous les "cinq ou six ans ". Les hôpitaux aujourd’hui "ne sont pas en capacité d’absorber ce surcroît d’activité car ils ont été mis à la diète ces dernières années ".
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