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Trois questions sur les 23 cosmétiques "hors la loi" épinglés par l'UFC-Que Choisir

L'association a repéré 23 produits incorporant dans leurs formules des substances "rigoureusement interdites" et pourtant toujours en vente.

Article rédigé par franceinfo
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Plus de 1 000 produits figurent dans une liste actualisée et publiée par l'UFC-Que Choisir, de cosmétiques aux composants jugés "indésirables".  (MAXPPP)

L'UFC-Que Choisir s'indigne. L'association de défense des consommateurs a publié, mercredi 7 juin, une liste actualisée de plus de 1 000 cosmétiques contenant des substances jugées "indésirables". Et elle dit avoir repéré des composants interdits dans 23 produits, dont elle réclame le "retrait immédiat". Quels sont ces produits qualifiés d'"hors la loi" par l'association ? Quelles substances illicites contiennent-ils ? Et que répondent les marques pointées du doigt ? Franceinfo vous répond.

Quels sont les 23 produits concernés ?

Au total, 17 marques sont épinglées par l'UFC-Que Choisir. Parmi les plus connues du grand public figurent L'Oréal Men Expert, avec un anti-cernes, ou Vivelle Dop avec un gel coiffant. L'association cite également des produits Byphasse, Maria Galland, Evoluderm, Jouvence, Lovea, Ors, Organic root stimulator, New Organic, Aunt Jackie's, Dark & Lovely, ApHogee, Phyto Specific, Fair&White, Mavill et Soleil noir. 

Que contiennent-ils ?

La plupart de ces 23 produits sont cités pour la présence de MIT. Trois lettres pour nommer la méthylisothiazolinone. Il s'agit d'un conservateur cosmétique qui peut être allergisant. "Le risque de réactions allergiques est décuplé du fait du contact prolongé avec la peau" avec ces produits, précise UFC-Que Choisir. Et cette réaction allergique peut être très handicapante "car une fois que l'on est allergique, on est 'privé' de nombreux produits, et pas seulement des cosmétiques", explique Santé magazine : "Par exemple, on devient allergique à toutes les peintures à l'eau utilisées dans les bâtiments car elles contiennent de la MIT." 

La MIT a été interdite par une modification du règlement européen publiée au Journal officiel en juillet 2016. L'application de cette interdiction est entrée en vigueur en février 2017. La MIT est interdite dans les produits non rincés : crème, gel pour les cheveux, lait corporel... Elle reste autorisée dans les produits rincés (shampoing, gel douche). 

Par ailleurs, deux des produits – un fond de teint poudre minérale de Maria Galland et un soin de la peau Fair&White – sont cités pour la présence d'isobutylparaben. Cet agent conservateur est interdit depuis 2014 par l'Union européenne car il s'agit d'un perturbateur endocrinien. 

Que répondent les marques épinglées ?

Les marques incriminées par l'association de défense des consommateurs plaident la bonne foi et mettent en cause la chaîne de distribution. Le PDG de Biocos, qui produit les trois crèmes solaires de Lovea mises en cause, s'étonne du résultat de l'étude d'UFC-Que Choisir. Interrogé par franceinfo, Frédéric Grange explique que "35 produits ont été reformulés pour être totalement conformes à la législation", ajoutant que "cela nécessite beaucoup d'investissements""En fin de saison, on a repris nos produits, donc je me demande comment ils ont pu tomber sur une crème de l'année dernière. Peut-être un plagiste négligeant qui ne nous aurait pas renvoyé les produits ?", s'interroge le PDG de Biocos. 

Même son de cloche chez L'Oréal. "Le gel coiffant Vivelle Dop et la bille pour les yeux l’Oréal Men Expert cités dans l’étude UFC-Que Choisir sont des formules anciennes dont la commercialisation a été stoppée plusieurs mois avant la date d’interdiction de l’utilisation de la MIT dans les produits cosmétiques non rincés", déclare une porte-parole de la marque à franceinfo. Les nouvelles formules de remplacement correspondant à ces références commerciales ne contiennent pas de MIT."

Concernant la présence d'isobutylparaben, interdit depuis 2014, Fair&White estime aussi qu'il doit s'agir de "vieux stocks". "C'est ennuyeux car nous avons fait reformuler nos produits et on a proposé à nos clients de les échanger ou de les rembourser", explique la marque. Fair&White déplore la "mauvaise publicité" créée par "un des acteurs de la chaîne de distribution". Egalement contacté par franceinfo, l'institut Maria Galland n'a pour l'instant pas donné suite à nos sollicitations. 

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