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Pollution des océans : seulement 1% du plastique "flotte à la surface", "il en manque 99%", pointe une ONG

Le chef de mission de l'Expédition 7ème continent, a présenté ses conclusions après avoir passé un mois en mer Méditerranée, la mer "la plus polluée du monde". 

Article rédigé par franceinfo
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Patrick Deixonne à bord du navire de l'association 7e Continent lors de son baptême au port de la Ciotat, le 15 septembre 2018. (SPEICH FREDERIC / MAXPPP)

"On sait qu'il y a 1% [du plastique des océans] qui flotte à la surface, il en manque 99%", s'inquiète Patrick Deixonne, navigateur et chef de mission de l'Expédition 7ème continent, qui a présenté jeudi 24 octobre ses conclusions après avoir passé un mois en mer Méditerranée. 

La majorité du plastique rejeté dans les océans et les mers se fragmentant en nanoparticules, 30 000 fois plus petites qu'un cheveu, "la première question, c'est de savoir où vont ces nanoparticules", estime le scientifique.

On a tous cette image de la tortue qui avale un sachet plastique et qui s'étouffe, mais le plastique ne s'arrête pas là. Il contient des métaux lourds, des polluants persistants, il transporte des espèces invasives, il contamine la chaîne alimentaire.

Patrick Deixonne, navigateur et chef de mission de l'Expédition 7ème continent

à franceinfo

Il y a encore "beaucoup de travail en terme de recherche pour connaître tout ce cycle du plastique et tout cet impact qu'il peut avoir sur la biodiversité", admet le scientifique.

L'hypothèse de l'aérolisation des nanoparticules

Le but de la mission Expédition 7ème continent était notamment "de découvrir si ce plastique s'aérolise, c'est-à-dire s'il s'évapore avec l'océan et atteint les nuages, voire le cycle de l'eau", poursuit Patrick Deixonne. Si les nanoparticules ont en effet intégré le cycle de l'eau, elles s'évaporeront donc des océans, avant d'y revenir sous forme de pluie ou de neige. 

Il a d'ailleurs déjà été prouvé, par une équipe de chercheurs toulousains, que le plastique est effectivement présent dans "la neige fraîchement tombée", rappelle le chercheur. Et même s'il admet que "pour l'instant", l'origine de ces nanoparticules de plastique n'est pas connue, "depuis 10 ans qu'on étudie ces phénomènes, on suppose qu'il y a évaporation de l'océan avec ces nanoparticules". C'est ce que son équipe tente désormais de démontrer formellement.

La Méditerranée est la mer "la plus polluée du monde"

Si cette pollution est présente partout, la mer Méditerranée, "la plus polluée du monde" selon le WWF, fait figure de mauvais élève : "[Dans] la zone où on a fait nos prélèvements, entre les Baléares et l'Espagne, [...] on a compté plus de micro-plastique au kilomètre carré que dans le gyre (continent de plastique, ndlr) de l'Atlantique Nord", explique Patrick Deixonne.

"Ce qui est évident, c'est de couper le robinet à la source : arrêter l'alimenter la Méditerranée en plastique", insiste le chef de la mission Expédition 7ème continent. "On en est capable, il y a des solutions qui existent", assure-t-il. Mais "il faut qu'il y ait une volonté industrielle et politique pour mettre tout ces systèmes en place."

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