La Commission européenne présente son plan d'interdiction massive de substances chimiques nocives
On y trouve le groupe des PVC, plastiques très peu recyclables utilisés dans une vaste gamme de produits, ainsi que leurs additifs (phtalates, PFAS, métaux lourds...), accusés d'être liés à des cancers ou à l'obésité.
Elles sont ultra-répandues mais nocives pour la santé. Des familles entières de substances chimiques sont en passe d'être interdites par l'Union européenne, selon un plan de la Commission européenne dévoilé lundi 25 avril. Le document détaille les futures restrictions envisagées dans le cadre de la vaste révision de la législation européenne sur les produits chimiques, actuellement négociée entre Bruxelles et les Etats membres, "en ciblant les substances les plus nocives pour la santé humaine et l'environnement".
Les travaux sont "très avancés" pour six familles de substances examinées par l'Echa (Agence européenne des produits chimiques), les Etats et la Commission en vue d'un projet d'interdiction progressive, avant même l'adoption d'une nouvelle méthodologie de gestion des substances chimiques dans l'UE attendue à partir de 2025.
On y trouve le groupe des PVC (polychlorures de vinyle), plastiques très peu recyclables utilisés dans une vaste gamme de produits (jouets, emballages alimentaires, textiles, chaussures, meubles…), ainsi que leurs additifs (phtalates, PFAS, métaux lourds...), accusés d'être liés à des cancers ou à l'obésité. Beaucoup, comme les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), présents dans les emballages de nourriture (boîtes à pizzas...), peintures, vernis ou enduits, s'accumulent dans l'organisme.
Vers une interdiction complète en 2030
Autres groupes visés : les retardateurs de flammes (agents ignifuges dans les matelas, vêtements, sièges de voiture…) et les substances classées comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) dans les articles pour enfants, notamment les couches.
Sont également concernés tous les bisphénols, utilisés dans la fabrication de plastiques et contenants alimentaires, et considérés comme perturbateurs endocriniens. Ce plan cible à la fois des familles entières de composants et leur interdiction pour "un éventail élargi d'utilisations, industrielles, professionnelles, grand public", explique la Commission.
"Toutes les substances d'une même famille sont considérées aussi dangereuses que la plus nocive" et ce plan "couvre des milliers de composés chimiques", explique l'ONG European Environmental Bureau (EEB), qui anticipe une interdiction d'ici à deux ans et complète en 2030. "L'industrie pétrochimique va s'y opposer férocement ( ...) Les retardateurs de flamme et bisphénols sont largement utilisés, il faut du courage politique pour les interdire. Presque tous les produits manufacturés dans les magasins et nos foyers seront touchés", estime Tatiana Santos d'EEB.
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