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Vidéo "C'est énorme de ne plus avoir à dépendre de quelqu'un" : un exosquelette permet à un patient tétraplégique de marcher

La revue américaine The Lancet Neurology a publié un essai clinique au cours duquel un patient tétraplégique a pu remarcher grâce à un exosquelette. "Chaque petit pas vers l'autonomie est un grand pas", a reagi sur franceinfo le professeur Alexandre Carpentier.

Article rédigé par franceinfo
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Un patient tétraplégique parvient à se déplacer grâce à un exosquelette contrôlé par ses ondes cérébrales, le 3 octobre 2019 à Grenoble (Isère). (HO / CLINATEC ENDOWMENT FUND / AFP)

Les résultats d'un essai clinique, mené en juin 2017 à Grenoble, sur un patient tétraplégique qui a pu remarcher grâce à une neuro-prothèse, ont été publiés vendredi 4 octobre, dans la revue scientifique américaine The Lancet Neurology. "Pour ces patients, c'est énorme de ne plus avoir à dépendre de quelqu'un pour lever un verre d'eau, ou pour tous les autres gestes de la vie courante", a déclaré sur franceinfo, le professeur Alexandre Carpentier, chef du service de neurochirurgie à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris.

"C'est une possibilité de reprise d'un certain degré d'autonomie. Chaque petit pas vers l'autonomie est un grand pas", a-t-il ajouté. Il s'agit d'une première réalisée par des chercheurs français, qui ouvre d'importantes perspectives pour les tétraplégiques. L'essai clinique a été mené par Clinatec, un centre de recherche biomédicale du CEA, à Grenoble.

"C'est un lien qui est rétabli par la détection de la pensée"

Un travail unique pour le professeur Carpentier : "On a beaucoup d'admiration pour cette équipe qui a fait un travail merveilleux depuis une quinzaine d'années sur ce sujet. Le but, c'est d'implanter dans l'épaisseur de l'os crânien des détecteurs de signaux de la pensée du patient, pour les transformer en une instruction motrice sur l'exosquelette. C'est un lien qui est rétabli par la détection de la pensée et par un traitement en temps réel du signal, ce qui permet au patient de contrôler l'exosquelette."

Un sysème moins invasif qu'auparavant

"Jusqu'à maintenant ce que l'on faisait, c'était de mettre des électrodes dans le cerveau pour détecter l'activité cérébrale, explique le neurochirurgien. Et là la nouveauté c'est que c'est un système moins invasif, puisque les électrodes sont à l'extérieur du cerveau, ce qui fait que ça n'abîme absolument pas la structure cérébrale."

Le professeur Alexandre Carpentier poursuit : "Il y a quelques équipes dans le monde qui sont très bonnes dans la recherche. Notamment à Lausanne (Suisse), où par stimulation de la moelle épinière, l'équipe avait réussi à faire bouger les muscles, par le système biologique. Là, le système est différent, c'est pour les moelles qui sont coupées, celles qui ne fonctionnent plus du tout, donc on va chercher l'information au niveau du cerveau lui-même", a-t-il conclu.

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