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Vous en parlerez aujourd'hui. Le Botswana autorise la chasse aux éléphants, une affaire politique et économique

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, un pays d'Afrique, le Botswana, autorise la chasse aux éléphants.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des touristes face à un éléphant dans le parc national de Chobe (Botswana).  (CHRIS JEK / AFP)

À l'image de ses voisins, le Botswana, en autorisant la chasse aux éléphants, espère profiter de la manne des chasses au gros gibier malgré la réprobation internationale.

Un éléphant ça se chasse énormément est-il le prochain gros succès du box-office au Botswana et dans le reste du monde ? Situé juste au-dessus de l’Afrique du Sud, la contrée est connue sur le continent pour accueillir la plus grande population de pachydermes avec 135 000 individus recensés sur les 415 000 dans toute l’Afrique. Une concentration qui est justement au cœur de cette nouvelle autorisation de chasse. La cohabitation entre agriculteurs et animaux avec des défenses devient de plus en plus difficile : ravage des cultures et des plantations. Donc le président a pris une mesure radicale et politique. Politique car son prédécesseur au pouvoir avait interdit la chasse aux éléphants en 2014, lui la réhabilite. Chez nous qunad l’opposition arrive au pouvoir on légifère sur les trottinettes, au Botswana on légifère sur les éléphants. Qui sont les plus dangereux ? Ça se discute. Le ministère de l’Environnement botswanais a promis que la chasse reprendrait d’une manière "ordonnée et éthique". Voilà qui rassure les éléphants. 

Souvenez-vous de ces clichés qui ont choqué sur les réseaux sociaux où l’on voyait les fils de Donald Trump, fusil et couteau à la main, posés devant leurs tableaux de chasse d’animaux rares. Ou en France, cette vidéo de l’ancien gardien Pascal Olmeta posant tout sourire devant le cadavre d’un éléphant.

Ce genre d’épisodes rapporte aux États. Les chasseurs sont prêts à payer 35 000 voire 50 000 euros pour un lion ou un éléphant. La Zambie ou la Tanzanie l’ont bien compris. Elles parlent de régulations de populations animales et empochent un petit pactole. En plus, depuis fin 2017, l’administration américaine a à nouveau autorisé l’importation de trophées de chasse au cas par cas; le Botswana veut donc profiter de la manne. Légaliser de nouveau la chasse peut-il endiguer le braconnage ? Un chiffre : le commerce illégal d’animaux sauvages et produits dérivés, type ivoire, pèserait plus de 15 milliards d’euros par an. 

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