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Free déboussole le marché de la télephonie mobile

La guerre des tarifs de téléphonie mobile fait sa première victime. Le patron de SFR est remercié. sa maison-mère, VIVENDI, lui reproche de ne pas avoir anticipé la révolution commerciale en cours dans le secteur.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Franck Esser est la première victime collatérale de l’arrivée de Free sur le marché du mobile à prix fracassés. Comme les autres principaux concurrents Orange et Bouygues, Sfr doit faire face à la désaffection d’une grande partie de sa clientèle (on parle de 210.000 clients perdus sur les seuls mois de janvier et février… des clients partis vers Free). Le groupe Vivendi, maison mère de SFR, a décidé de dégainer rapidement… c’est le grand patron du groupe Jean-Bernard Lévy, qui prend les rênes de l’opérateur avant de trouver un successeur à Franck Esser (un cabinet de chasseur de tête aurait été mandaté pour trouver la perle rare). Car il faut faire vite… tel un tsunami (le terme est volontairement employé par plusieurs spécialistes du secteur), Free est en train de laminer le marché. Contrairement à ce que l’on croît, pas forcément au bénéfice du consommateur.

Pourtant, FREE ne fait qu’appliquer les règles qui régissent la concurrence.

Peut-être. Mais libre concurrence ne veut pas dire non respect de la régulation. Or, les textes sont très précis sur ce point : il est écrit que la concurrence doit être "loyale" et "durable" au profit du consommateur. "Loyale" sous entend ne pas vendre à perte. A ce jour, selon certains experts, rien ne permet d’affirmer qu’avec ses tarifs si bon marché, Free ne vend pas à perte. Ensuite : ''service durable'' pour le consommateur ! Force est de constater qu'un nombre croissant de nouveaux clients dénonce le non respect des engagements pris par l'opérateur. Free respecte-t-il ses promesses d’investissements ? C’est la deuxième question restée à ce jour sans réponse.

Qui a le pouvoir de contrôler et de remettre les choses en place ?

C’est le régulateur, l’ARCEP, dirigée par Jean-Dominique Silicani, qui n’a pas la tache facile. Tout régulateur disposant de pouvoirs de sanction est très critiqué… l’absence de critique est d’ailleurs généralement considérée comme signe d'incompétence. Le problème c’est que l’ARCEP semble bien désœuvrée face à l’offensive de Free. Beaucoup reprochent à l’autorité de régulation d’être dirigée par des technocrates peu au fait de l’esprit d’entreprise. Une autorité qui n’aurait pas su, ou pu, stopper le tsunami à temps.

Selon vous, ce n'est que le début des déconvenues ?
 
Le régulateur lui même estime que la révolution en cours dans le secteur menace, à terme, quelque 10.000 emplois (qui pourraient être regagnés par la suite mais il faudra du temps). Le chiffre d'affaires réalisé par le secteur du mobile est de 20 milliards d'euros. Une baisse de 30% des tarifs représente un manque à gagner de 7 milliards. Il n'y a pas de secret, l'emploi et l'une des incontournables variables d'ajustement. Aujourd'hui, le consommateur peine à s'y retrouver et les entreprises du secteur sont désorientées.

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