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Malgré sa fortune, Bernard Magrez fait "le cauchemar du dépôt de bilan"

Bernard Magrez, propriétaire de 850 hectares de vigne dans le monde et mécène d'art, est l'invité de Philippe Vandel dans Tout et son contraire. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Bernard Magrez (GEORGES GOBET / AFP)

Bernard Magrez est propriétaire de plus de 40 domaines viticoles dans le monde. Ce mécène d'art possède aussi une collection personnelle de quelque 400 œuvres, tableaux, sculptures et objets. 

La confiance des banquiers

En décembre 2016, Bernard Magrez annonce avoir acheté un nouveau château dans le Médoc, à Saint-Estèphe. Il possède déjà quatre grands crus classés dans les plus prestigieuses appellations du secteur bordelais. De combien de domaines est-il précisément propriétaire ? "Ça été 40, maintenant c'est 42 parce que dans ce métier, on est amené à faire des acquisitions", précise-t-il. L'homme d'affaires détient 100% du capital de son entreprise. "Si vous faites des profits de manière régulière, vous n'avez pas besoin d'associés pour développer votre entreprise. Et les banques sont là. Quand les banquiers ont confiance, ils aident. Cela été mon cas."  

Des coups et des insultes dont il se souvient  

Bernard Magrez, 80 ans, s'est souvent entendu dire par son père, à la tête d'une petite entreprise de maçonnerie, qu'il était un "bon à rien". "J'allais à l'école plusieurs fois par an, entre 10 ans et 13 ans, avec un panneau dans le dos, disant que j'étais un fainéant ou un paresseux. Cette humiliation a peut-être été le moteur de ma vie, de ma passion."    

Le cauchemar du dépôt de bilan

Le mécène d'art raconte qu'il a obtenu un CAP de scieur de bois, dans une école de Luchon. François Pinault, milliardaire, est aussi passé par cet établissement. "C'est son père qui l'avait mis là au même titre que mon père m'avait mis là. Comme moi, il ne devait pas être très brillant à l'école." Une quinzaine d'années après, ils se sont revus. "Lui est allé plus vite que moi, parce que c'est un visionnaire", dit-il. Bernard Magrez reconnait qu'il n'est pas facile à vivre : "J'ai un niveau d'exigence dû certainement à ces jeunes années difficiles et parce que je suis seul dans l'entreprise." A-t-il le sommeil tranquille ? Pas vraiment. Un cauchemar revient régulièrement le hanter. "Je me vois au tribunal de commerce, déposer le bilan", avoue-t-il, toujours et encore à la recherche de la perfection et avec la peur de céder à une faiblesse et de "rétrograder"

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