Sous les projecteurs. Pour Sandrine Bonnaire, "le principe du documentaire est d'attraper des choses réelles et de les magnifier au maximum"
Présidente du jury de L'Œil d'or ou simple spectatrice, pour Sandrine Bonnaire le résumé est assez simple : "le documentaire, c’est du cinéma".
Sandrine Bonnaire est à l'honneur, mardi 23 mai à Cannes, pour le Doc Day, une série de rencontres et de projections organisées sur la Croisette, en marge du 70e festival de Cannes.
Pas de film à présenter, pas de marches à grimper, le cœur serré et la gorge nouée cette année pour l'actrice populaire, actrice majeure du cinéma français et, depuis dix ans, réalisatrice de documentaires. Ces émotions-là, Sandrine Bonnaire espère bien les éprouver avec L'Œil d'or, une compétition parallèle qui met les documentaires à l'honneur depuis trois ans et dont elle est présidente du jury cette année.
Présidente de L'Œil d'or, "c'est la classe !"
De Raymond Depardon à Agnès Varda, en passant par Claude Lanzmann, Abel Ferrara, Amos Gitaï ou encore Barbet Schroeder, les différentes sélections du festival regorgent de prestige et de qualité cette annéeSandrine Bonnaire mesure l'honneur d'avoir été choisie. "Surtout après Gianfranco Rosi et Rithy Panh, c'est la classe quoi !, lance l'actrice au micro de franceinfo. Rithy Panh... pour qui j'ai une grande admiration. Ce que je recherche, c'est quelque chose qui va me donner de l'émotion. C'est le regard de celui qui le fait qui compte. Donc il faut s'approprier le sujet tout en le gardant à la bonne distance. Ne pas faire de parti pris.
Je pense que c'est au spectateur d'avoir sa propre analyse. Les cinéastes de documentaires doivent être des témoins pour constater certaines choses.
Sandrine Bonnaire, présidente du jury de L'Œil d'or à Cannesà franceinfo
Le documentaire a toute sa place à Cannes
Il y a dix ans, Sandrine Bonnaire s’est muée en réalisatrice avec un sujet qui lui tient à coeur, sa soeur cadette atteinte d'autisme. Elle s’appelle Sabine est un portrait plein de force et de tendresse.
ELLE S'APPELLE SABINE - Bande-annonce VF par CoteCine
Le principe du documentaire est d'attraper des choses réelles et de les magnifier au maximum. Mais, en soi, c'est un film.
Sandrine Bonnaire, présidente du jury de L'Œil d'or à Cannesà franceinfo
Alors forcément, pour elle, le documentaire a toute sa place au festival de Cannes. "C'est bien que le documentaire soit reconnu parce que le documentaire c'est aussi du cinéma, rappelle Sandrine Bonnaire. Tout film doit exister, que ce soit à Cannes ou dans chaque festival. Oui, il y a quelque chose de politique là-dedans. On peut voir un film complètement raté de documentaire mais j'ai le sentiment qu'on apprendra toujours quelque chose."
Une carrière commencée à l'adolescence
La longue carrière d'actrice de Sandrine Bonnaire commence à 17 ans à peine, en 1983. Révélée par le réalisateur Maurice Pialat dans À nos amours, elle tourne ensuite avec André Téchiné, Claude Sautet, Agnès Varda, Jacques Doillon et Claude Chabrol.
Derrière la caméra, après le portrait de sa sœur, Sandrine Bonnaire signe en 2015 Ce que le temps a donné à l’homme. Une rencontre touchante -encore une fois- avec Jacques Higelin. Les deux artistes chanteront même ensemble.
Aujourd’hui, Sandrine Bonnaire prépare un nouveau documentaire dans la même veine mais sur Marianne Faithfull. Quand on lui a proposé de réaliser le film, après celui sur Jacques Higelin, elle s'est dit que Marianne Faithfull, c'était "une évidence" car elle se sent "proche" d'elle. "Son art, son parcours, sa musique, sa vie de femme me parlent. Du coup, cela devient un sujet personnel", explique la réalisatrice de 49 ans.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.