Si j’étais...Hillary Clinton
Le débat télévisé opposant Hillary Clinton à Donald Trump s'est déroulé dans la nuit du lundi 26 au mardi 27 septembre. Karl Zéro s'est mis dans la peau de la candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine.
Si j’étais Hillary Clinton, je viendrais de terminer mon débat avec Donald Trump, il y a 3 heures et 25 minutes. C’est vous dire si, relevant d’une pneumonie, je me sens claquée. D’autant que pour me préparer, je m’étais coupée du monde trois jours durant, avec mon staff pour préparer. Ce que cet abruti à moumoute m’a reproché, d’ailleurs. Là, vous avez vu, je l’ai cloué sur place ! Je lui ai dit : "Ben ouais et je me prépare aussi à être Présidente des Etats-Unis !
En guise de training, Trump, lui, s’était contenté de jouer mollement au golf avec son conseiller Roger Ailes, un demi-fou viré de Fox News pour harcèlement sexuel. Ce gugusse était déjà aux côtés Nixon en 1968, c’est vous dire s’il a une vista sur les enjeux actuels.
Comme j’ai promis l’exclu de mes impressions d’après débat à Madame Synthèse de "l’Info de la France", j’ai pris un Redbull, deux Guronsan, et demandé à Bill de m’empêcher de dormir, mais si possible sans l’aide de son cigare. Et je suis là, bon pied bon oeil : "Hi Fabienne ! Can you hear me ?"
62 % des américains jugent meilleurs Hillary Clinton à l'issue du débat
Ok, alors je vous fais le tableau: face à moi Trump s’est dégonflé comme la baudruche républicaine qu’il est. C’est pas moi qui le dit, c’est 62% des américains interrogés juste après. Ils ont découvert le vrai Trump: un vieux fou qui ne dit que des âneries, qui ment avec un aplomb sidérant en permanence, un milliardaire raciste qui vit dans son petit monde imaginaire peuplé de gangs et d’islamistes, qui ne paye jamais d’impôts, qui parle des femmes comme des truies, qui nie le réchauffement climatique et qui a fait faillite six fois.
Lui m’a décrite comme une personne pas gentille, sans charisme et dénué d’endurance. C’est mince. Ah oui , co-fondatrice de Daesh aussi.
Si j’étais Hillary Clinton, j’aurais été bien en peine de suivre le conseil que m’avait donné Barack Obama avant le débat: "Sois toi-même et explique ce qui te motive". Facile à dire. Parce que je n’ai jamais été moi-même, et que c’est justement ce qui me motive. Pouvoir être enfin moi-même. Je n’ai jamais été la dadame qui ferme les yeux sur les frasques de son Bibill de mari, j’ai toujours été infiniment plus intelligente, plus stratège, plus politique en un mot que ce grand baltringue aux mains baladeuses. J’ai subi ses incartades deux mandats durant, et j’ai enfin pris la tangente. Ça n’a pas été facile.
De un, je suis une femme, dans le pays le plus machiste du monde, et de deux, j’ai un pur caractère de chien, ça suinte à l’écran. Du coup, Obama m’avait explosé en 2008. Mais ce coup-ci, c’est mon tour et rien ne m’empêchera, à part une seconde pneumonie mortelle, d’être élue première femme présidente des Etats-Unis.
On ne change rien
Mon programme ? Franchement ? Il n’a strictement aucun intérêt. Ni aucune importance. Les républicains tenant la Chambre des représentants, pas une de mes promesses de campagne ne risque d’aboutir… Pour faire simple, j’incarne celles et ceux qui veulent que tout continue "comme si de rien n’était", et Trump ceux qui veulent "tout péter, quitte à ce que ça dégénère".
Ses électeurs, ceux que j’appelle "Les déplorables", ce sont ceux que notre mondialisation à marche forcée a sciemment laissé sur le bord de la route depuis 30 ans. Au début c’était des homeless, des marginaux, maintenant c’est à peu près tout le monde, à part les super-riches. C’est pour cela que j’ai le soutien de l’élite, de Wall Street, de Georges Bush père, de Kim Kardashian et même de Sarkozy. Et Trump, il a le soutien de tous les monstres de foire de la terre, de Poutine, de Marine, de David Duke du Ku Klux Klan, voire même de Julian Assange.
Mais qui a raison ? Personne ! En tous cas, ni lui ni moi. C’est là qu’est le drame ! On se trompe tous les deux d’époque, de combat, la vérité, on est usé, on ne comprend plus rien à rien, on vit sur des modèles périmés qu’on veut reproduire. C’est Hibernatus contre le Mammouth congelé, ça n’a plus aucun sens, et pourtant le monde entier nous regarde, et nous attend. Allez, j’y retourne, la mort dans l’âme: show must go on !
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