L'empire des séries. "MotherFatherSon", de la difficulté d'être le fils de Richard Gere
Dans "MotherFatherSon", écrit par l'auteur de la série sur le meurtre de Gianni Versace, Richard Gere incarne un patron de presse influent qui fait et défait les premiers ministres britanniques. Moins facile de faire la loi dans sa propre famille.
Après Julia Roberts, Al Pacino et Nicole Kidman, voici une autre vedette d’Hollywood, Richard Gere, à l’affiche d’une série : MotherFatherSon, qu'on peut traduire "père mère et fils", l’histoire d’un magnat de la presse, incarné par Richard Gere, à la tête du quotidien populaire britannique, The National Reporter. Pour ce patron qui fait et défait les premiers ministres, tous les coups sont permis : écoutes, détective privé, corruption… Il est sans foi ni loi, mais il est divorcé et il a un fils. C’est là que le bât blesse.
Je voulais une atmosphère aseptisée et en même temps glamour et brillante
James Kent, réalisateur de MotherFatherSon, rencontré au festival Séries Maniafranceinfo
Le premier épisode nous montre un fils désigné patron du journal, qui vit sous cocaïne, utilise les services d’une prostituée, et sombre. La série va raconter sa difficile reconstruction, sous le joug de ce père dur et impitoyable, et la seconde éducation que va lui prodiguer sa mère.
Cette série en huit épisodes, produite par la BBC, est signée, pour le scénario, par Tom Rob Smith, qui avait déjà écrit la sombre série autour de l’assassinat de Gianni Versace. Elle est réalisée de façon crue et frontale par le britannique James Kent. Il voulait une esthétique très froide :
"Je me suis beaucoup inspiré du film 'Mise à Mort du Cerf Sacré' de Yorgos Lanthimos qui se déroule dans un hôpital, dans une atmosphère aseptisée. Je voulais aussi que la série soit pleine de glamour et de brillant. On est dans un monde de pouvoir, d’abondance, de richesse, et Richard Gere apporte ce glamour. Je ne voulais pas que ça ressemble aux fictions traditionnelles britanniques qui semblent souvent poisseuses."
Il n'y a pas de modèle au héros de la série : ce pourrait être Steve Bannon ou Silvio Berlusconi
James Kent, réalisateur de "MotherFatherSon"franceinfo
Décidément, les fictions britanniques aiment se faire peur et imaginer l’arrivée au pouvoir d’un parti fasciste, comme dans Years and Years. MotherFatherSon parle des rapports entre politique et médias. Pour James Kent, rencontré au Festival Séries Mania, il n’y a pas de modèle au personnage joué par Richard Gere :
" Ce pourrait être Steve Bannon, Rupert Murdoch, Sylvio Berlusconi, ou même Mark Zuckerberg. La série parle de ce qui se déroule entre ces décideurs qui ont une influence énorme : comment la démocratie peut être subvertie et manipulée d’une façon qu’on ne connait pas".
MotherFatherSon, une fiction britannique en huit épisodes, un thriller familial, psychologique et politique à l’issue cynique, disponible sur la plateforme Starzplay.
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