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Planète Sport. La Chine à la conquête du football

S'appuyant sur des talents étrangers, la Chine souhaite devenir une nouvelle puissance du football. Le pays espère ainsi populariser son image et développer son "soft power".

Article rédigé par Laëtitia Bernard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des élèves de primaire faisant des exercice de footbal, le 2 novembre 2016, à Shangrao (Chine). (VCG / VISUAL CHINA GROUP)

Et si d'ici 2050, on assistait à une finale de Coupe du monde France-Chine ou Brésil-Chine ? Et si le futur Zinedine Zidane était un joueur chinois ? Le gouvernement de l'Empire du Milieu a en tout cas clairement annoncé ses ambitions il y a quatre ans : la Chine veut devenir une grande nation du football.

Emmanuel Lincot, professeur d'histoire politique et culturelle chinoise à l'Institut catholique de Paris, détaille ce nouvel objectif. "Ils ont une idée de revanche à prendre dans tous les domaines, explique-t-il. Et le football en particulier est une façon de donner une nouvelle lisibilité à la Chine et, évidemment, à ce qu'elle fait. C'est aussi et surtout une façon de populariser la Chine et son image."

A priori, le football participera à une revalorisation de la Chine et de son image.

Emmanuel Lincot

à franceinfo

Concrètement, le pays fait venir des joueurs et entraîneurs prestigieux de l'étranger pour ses clubs. On voit les futurs entraîneurs chinois se former en Espagne ou en France et, surtout, préparer les futurs joueurs nationaux en créant des académies d'envergure. C'est dans ce contexte que Rémi Dupuy, un jeune Toulousain parlant chinois et fraîchement diplômé, est arrivé dans la ville de Guiyang, dans la province du Guizhou. Il s'occupait de l'équipe des moins de 12 ans de l'Académie. L'après-midi, il faisait découvrir le football aux enfants des écoles alentours. "Il y en a qui n'avait jamais tapé dans un ballon de leur vie. Ce n'est pas du tout comme en France. On a essayé de leur montrer les bases : la passe, le contrôle,... Le tout à travers des jeux, surtout."

Un système en progression

Une expérience positive avec des conditions de travail exceptionnelles, note-t-il. Mais il voit aussi des marges de progression pour atteindre le but. "À l'heure actuelle, pour les enfants, c'est un entraînement tous les jours mais pas de matchs. Et pour les adultes, il n'y a pas vraiment de championnat amateur géré par la Fédération de football chinoise. Ce sont des ligues privées, il n'y a pas vraiment de pyramide."

"Au niveau financier, il n'y a pas de problème. Après, c'est au niveau structurel où cela se développe un peu vite. Il y aura donc peut être des choses à améliorer au fil du temps", conclut-il. La Chine n'a pour l'heure participé qu'à une Coupe du monde, en 2002. Actuellement, elle pointe au 76e rang du classement mondial, et 15e pour l'équipe féminine.

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