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Planète Géo. La grande muraille du Japon

Au Japon, le 11 mars 2011, au large des côtes nord-est de l'île de Honshu, le tsunami faisait des milliers de morts et l’énorme vague arrachait les anciennes digues. Alors, le gouvernement a décidé de construire un barrage géant, deux fois plus haut, sur 450 kilomètres de côtes.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Marcy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
"Planète Géo" : une photo, un reportage, une carte ou un portrait issus du magazine "Géo". (ARTHUR DEBAT / GETTY IMAGES)

Une muraille de béton armé sur des centaines de kilomètres tout le long du littoral et sur 14 mètres de haut : au Japon, le gouvernement a choisi la politique du mur, pour protéger le pays des tsunamis.

Des murs anti-tsunami défigurent le paysage

C'est la conséquence désastreuse de la catastrophe du 11 mars 2011 qui a fait plus de 20 000 morts et disparus : la construction d'une digue de béton qui doit s'étendre sur plus de 400 kilomètres. La décision des autorités japonaises bouleverse l'environnement naturel. Le reportage d'Alissa Descotes-Toyosaki publié dans le magazine Géo, nous fait réaliser l'ampleur des travaux.

Un mur de 8,7 mètres de haut se dresse devant le port d'Ofunato. (STEFANO DE LUIGI/ GEO)

" Dans certains endroits, les murailles ont modifié le paysage...avant 2011, 40% de ses 33 000 km de côtes étaient déjà équipés de brise-lames ou de digues hautes de 5 à 10 m. Objectif : protéger 450 kilomètres de littoral dans les trois préfectures sinistrées : Fukushima, Miyagi et Iwate".

Les murs défigurent le paysage et bouleversent la vie quotidienne. Exemple, dans la péninsule d’Omoe, on a construit un mur de béton armé de deux kilomètres de long et 14 mètres de haut, destiné à protéger la ville de Miyako et ses 55 000 habitants. 

La politique du mur contestée par certains

Certains habitants de la région ont ouvertement exprimé leur désaccord. Exemple, dans le village d’Akahama : un dixième de la population a été emporté par la vague de 22 mètres. Les habitants plaident pour relocaliser le village en hauteur.

Jadis, des pierres gravées indiquaient le point culminant où ne pas construire. (STEFANO DE LUIGI/ GEO)

Autrefois, chaque village avait sa pierre témoin si utile pour maintenir la vigilance des habitants, mais elle a souvent disparu.  

Tomoyuki Miura, 37 ans, préconise de rehausser le terrain pour y rebâtir le village. Professeurs et parents apprennent désormais aux enfants que la mer est dangereuse. "Nous sommes en train de renier des siècles de cohabitation avec la mer".

"Cette politique des murs ne convainc pas tout le monde", rapporte Alissa Descotes-Toyosaki : on ne voit plus l’état de la mer, la brise de mer est coupée aggravant la chaleur. Certains craignent qu’elle n’aggrave les tsunamis, les locaux redoutent que les fondations des murs ne perturbent l’écosystème".

Un chantier colossal doté d’un budget de 12 milliards de dollars, entamé depuis huit ans et qui se poursuit encore aujourd'hui.

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