Une plongée dans l'enfer blanc des carrières de calcaire : nous sommes à 300 kilomètres au sud du Caire, le long du Nil : dans les carrières d’Al-Minya, capitale de la Moyenne-Égypte.Les carrière d'Al MyniaAutour de la capitale de la Moyenne-Égypte, se dessine un véritable dédale de carrières de calcaire : environ 500 carrières, la plupart étant clandestines. Ici travaillent environ 40.000 personnes. Les briques de calcaire servent aux constructions locales, la poudre qui reste est mise en sac et vendue à l’exportation. Des milliers de briques attendent d'être chargées surles camions. (SIDNEY LEA LE BOUR/ GEO) Le paysage est lunaire, tout est blanc ! La poussière soulevée par les scies qui découpent le calcaire recouvre tout.Et au milieu des hommes en djellabaL’air est irrespirable et la lumière aveuglante.Les photos de Sidney Léa Le Bour publiées dans le magazine Géo sont surréalistes. Ces ouvriers vérifient l'état de leur attelage. Les éclats de lames provoquent parfois des drames. (SIDNEY LEA LE BOUR/ GEO) Pour cinq ou six euros par jour, les hommes prennent de gros risques, s’exposent au pire, et les accidents sont nombreux."Ici, chacun connaît son rôle : poser les rails qui guident les lames, les décaler au fur et à mesure de la coupe, écarter les briques désolidarisées du sol, les charger sur les plateformes des camions… Puis recommencer encore et encore. Mutilations, électrocutions, maladies respiratoires, le danger est partout. Le sort des esclaves qui construisirent les pyramides des pharaons était à peine plus enviable".