Clipperton, l’île la plus isolée de la planète, une île française inhabitée et située à plus de 1 000 kilomètres des côtes mexicaines.Une micro planèteC'est un ruban de sable circulaire de 12 kilomètres, entouré d’une forteresse corallienne, où crabes et oiseaux migrateurs vivent par centaines de milliers. Cette minuscule possession française est souvent oubliées. (YANN CHAVANCE/ GEO) Le commandant Cousteau en 1980, et l’explorateur Jean-Louis Étienne, en 2005, y ont fait escale. Yann Chavance a eu la chance d’y poser les pieds, en accompagnant la missionTara chargée d’observer l’évolution des océans. Il raconte dans le magazine Géo. "Clipperton évolue très rapidement, c'est un écosystème quasiment fermé, caractérisé par une lutte permanente entre les différentes espèces pour leur survie. En 1997, il n’y avait plus de végétation… aujourd’hui, de vastes étendues vertes grignotent l’espace, repoussant toujours plus les nids des fous. Cette dernière évolution en date pourrait être liée à l’apparition d’une nouvelle espèce invasive : le rat, introduit lors d’accostages de certains bateaux".Le lagon lui aussi évolue"Il communiquait autrefois avec l’océan via deux passes qui se sont ensuite refermées sous l’action des tempêtes, formant un bassin clos aujourd’hui constitué d’eau douce, du moins en surface. Le lagon s’apparente plus à une fosse septique à cause des déjections des oiseaux. Un écosystème unique au monde seulement peuplé de bactéries, d’algues et de minuscules crustacés. Mais la réouverture du lagon semble imminente !"Un écosystème polluéLagon, plages, cocotiers : l’atoll vu du ciel, Clipperton ressemble à un paradis. Mais vu de près, c’est un désastre : le sol est jonché de déchets plastiques et autres : "du matériel de pêche, mais aussi d’innombrables bouteilles, jouets ou sandales venus du continent". Le sol est jonché de plastiques, on en retrouve jusques dans les nids. (YANN CHAVANCE/ GEO) Selon une évaluation réalisée en 2015, entre 40 et 45 tonnes de déchets, également des munitions et les restes de véhicules militaires rongés par la rouille, couvriraient l'île…"Il faudrait nettoyer une fois par an". À quand, le grand nettoyage ? Sur Clipperton, flotte - pour seule présence - le drapeau français. Et pourtant l’atoll offre à la France un atout diplomatique et économique. Les scientifiques réclament l’installation d’une base permanente sur l’île qui permettrait d’étudier son écosystème unique au monde et aussi de contrôler les activités de pêche illégale.