"Je ne suis pas inquiet" (Stéphane Richard, France Telecom-Orange, à propos de Free)
"200.000 abonnés en
moins, c’est seulement 0,7 % de nos clients. On reste dans les limites du
raisonnable, je ne suis pas inquiet", lance Stéphane Richard. Le patron de France Telecom ne peut cependant
pas rester les bras croisés face à la concurrence. Il détaille sa
stratégie : une baisse des prix sur les offres comparables à celles de
Free, celles qui proposent un accès au réseau, mais sans la fourniture d’un
téléphone mobile.
En revanche, pour les autres abonnements, ceux qui comprennent la mise à
disposition d’un appareil et qui *"représentent 80 % du marché français",
- selon Stéphane Richard, il y a peu de chances que les prix baissent. "Nous
sommes différents de Free, nous fournissons des services en plus" ,
assure le PDG de l’opérateur historique.
"On m’a accusé par le passé de distribuer trop de dividendes, maintenant va me reprocher de ne pas en donner assez"
Interrogé sur sa politique
financière, le patron de France Telecom confirme que les dividendes versés aux
actionnaires vont baisser, en raison de la conjoncture économique et de la
concurrence de Free qui risquent de peser sur les résultats de 2012. "On
m’a accusé par le passé de distribuer trop de dividendes, maintenant va me
reprocher de ne pas en donner assez" , s’agace Stéphane Richard. Les actionnaires seront moins rémunérés, mais attention, précise le PDG, le
rendement du titre France Telecom restera quand même "l’un des
meilleurs en France" , jure-t-il.
Sur ce même sujet des
dividendes, le syndicat CFE-CGC a interpellé le patron de France Telecom :
il estime que Stéphane Richard ne va pas assez loin et qu’il devrait baisser
encore plus la rémunération des actionnaires, pour ramener le dividende à un
euro par action, de manière à ce que l’entreprise conserve de l’argent pour
renforcer ses investissements et augmenter les salaires. "Je respecte
ce point de vue, mais ça n’est pas le mien, rétorque le PDG. Si je
décidais unilatéralement de couper les dividendes, ou de baisser fortement la
rémunération des actionnaires, cela pourrait provoquer une crise de crédibilité
au niveau des investisseurs. Je ne vois pas ce que quiconque aurait à gagner, à
commencer par les salariés, dans une
crise boursière pour France Telecom".
Climat social
Et puis il y a aussi la
question du climat social au sein de l’entreprise :
*"Il s’est fortement amélioré",
-
soutient Stéphane Richard, qui avait
succédé à Didier Lombard, dont la gestion avait été mise en cause suite à des
suicides à répétition au sein de l’entreprise.Interrogé sur le sentiment de certains salariés, toujours fonctionnaires, qui
pourraient se sentir désemparés dans un groupe désormais majoritairement privé
qui exige beaucoup de rentabilité, le PDG juge la question déplacée : "Je
ne connais pas beaucoup d’entreprises où l’on ne demande pas aux gens de faire
du business et de trouver des clients, ou alors il faut aller dans une activité
non commerciale. C’est l’Histoire qui le veut nous sommes dans un secteur
entièrement concurrentiel. Je vous propose de demander à des employés de Free
s’ils n’ont pas d’objectifs de conquête de nouveaux clients où si l’on ne
regarde pas leurs résultats. Tout cela est un peu puéril en vérité. Nous avons
226 millions de clients dans le monde. Notre premier objectif, c’est quand même
de les satisfaire".
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