Nouveau monde. Les emojis entrent au musée
Belle consécration pour la "cyberculture". Les emojis, ces petits symboles qui servent à ponctuer nos messages électroniques, font leur entrée au MOMA de new York. Il faut dire que c’est devenu un phénomène de société.
Le musée d'art moderne de New York vient d’acquérir pour sa collection permanente les 176 emojis "originaux". Il s’agit des tout premiers petits pictogrammes créés en 1999 au Japon pour l’opérateur télécom NTT Docomo par Shigetaka Kurita. Un cœur, un soleil, un parapluie… Des dessins assez sommaires qui devaient faire 12 pixels sur 12 en une seule couleur. Emoji est un mot japonais, contraction d’image (e) et de caractère (moji). En anglais, on dit plutôt smiley et en français émoticon, le terme "binette" recommandé par l’Académie Française n’ayant jamais réussi à s’imposer.
Vecteur d’émotion
Aujourd’hui, les émojis ont beaucoup évolué et sont partout. Chaque plateforme numérique (Facebook, Apple, Google, etc.) propose son propre catalogue. Sur l’iPhone, lorsque vous tapez un mot (soleil, triste…), le système propose automatiquement l’émoji correspondant. Les émojis servent à exprimer des émotions ou à illustrer ses messages. Les ados en raffolent, en usent et en abusent. Selon certains, même, si vous ne mettez pas d’émojis dans vos messages, on dirait que vous êtes fâché ou déprimé.
Sujet sensible
Les emojis sont aussi de puissants marqueurs identitaires et il faut parfois ménager les susceptibilités. Apple s’était fait attaquer pour n’avoir proposé, au début, que des visages blancs et aucun noir ni jaune. Le même Apple a retiré récemment l’émoji révolver, ce qui a provoqué la colère des partisans américains des armes à feu. Savez-vous qu’il existe un catalogue universel des émojis, comme il y a des catalogues de caractères pour chaque langue ? Celui-ci est géré par le Consortium Unicode, aux Etats-Unis. Le Figaro raconte comment chaque petit dessin fait l’objet de délibérations interminables qui peuvent durer 2 ans avant d’être adopté. Par exemple, un ravioli chinois intéressera surtout les asiatiques. A l’inverse, un Kouign-amann (gâteau breton), qui vient d’être proposé en emoji, ne dira pas forcément grand-chose aux Japonais ou aux Américains.
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