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Nouveau monde. Comment Facebook paye des jeunes pour collecter les données de leur smartphone

Facebook est à nouveau montré du doigt pour une pratique assez étrange : le réseau social espionne les smartphones des particuliers contre rémunération. Une affaire qui risque de raviver les critiques en matière de respect de la vie privée.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Le logo "Facebook vu à travers une loupe. (LOIC VENANCE / AFP)

Vingt dollars par mois pour livrer à Facebook l’intégralité de ce qu’il y a dans votre téléphone portable, ça vous tente ? C’est la drôle de pratique que propose Facebook à des adolescents et des adultes de 13 à 35 ans. Baptisée "projet Atlas", l'affaire est révélée par le site américain Techcrunch

Un accès total aux données personnelles contre rémunération 

Le système se présente sous la forme d’une application à télécharger et à installer (iOS et Android) baptisée "Facebook Research". Selon un expert en sécurité interrogé par Techcrunch, cette application permet de récupérer absolument toutes les informations des utilisateurs : messages postés sur les réseaux mais aussi échanges privés, photos et vidéos envoyées à des amis, e-mails, recherches sur le web, informations de localisation, etc. La firme a même demandé aux utilisateurs de capturer et de lui envoyer leurs pages d’historiques de commandes Amazon.

Certes, les participants à ce programme le font de leur plein gré, l’exploitation de leurs données se fait donc avec leur consentement et ils sont même rémunérés pour le faire. N’empêche, cette application serait un copier-coller d’une autre appli baptisée Onavo, récemment interdite par Apple et supprimée de l’App Store car jugée trop curieuse.

Améliorer les services 

Pourquoi collecter toutes ces données ? Comme d’habitude, il s’agit d’analyser les comportements des utilisateurs, notamment par rapport à leurs pratiques sur les services concurrents. Dans un communiqué, Facebook explique que ces études visent à aider mieux comprendre comment les gens utilisent leurs appareils mobiles afin d’améliorer ses services. L’entreprise américaine précise qu’elle "ne partage pas les informations collectées avec des tiers et que les gens peuvent cesser de participer à tout moment".

Facebook a annoncé aux médias américains qu’il n’avait pas l'intention de mettre fin à ce programme, suite à ces révélations, mais que la version iOS (Apple) de l’application "Research" allait quand même être retirée.

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