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Nouveau monde. Chine : quand la technologie se transforme en Big Brother

Le magazine "L’Obs" consacre un dossier inquiétant à l’utilisation des technologies en Chine au profit d’une surveillance généralisée.   

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des caméras de surveillance installées à Pékin (Chine). (ED JONES / AFP)

170 millions de caméras à reconnaissance faciale aux coins des rues, des réseaux sociaux sous surveillance, l’argent liquide qui disparaît au profit d’applis mobiles de paiement surveillées par l’État... C’est Big Brother "en vrai" que décrit ce dossier du magazine L’Obs qui paraît jeudi 12 juillet. Le reporter Claude Soula raconte notamment comment l’État chinois investit en force dans l’intelligence artificielle, à la fois pour être indépendant vis-à-vis des technologies américaines et aussi pour développer des outils de surveillance numérique de plus en plus perfectionnés. Exemple : le système Skynet qui permet d’identifier en quelques secondes les personnes filmées dans la rue, grâce à la reconnaissance faciale.

Le "crédit social" des citoyens

Il y a surtout le "crédit social", un système de notation des citoyens en fonction de leur comportement dans la vie réelle et sur les réseaux sociaux. En test dans plusieurs régions, le crédit social devrait être généralisé en 2020. Il vise à recueillir des informations ultra-précises basées sur toutes les empreintes numériques que laissent les citoyens (familiales, scolaires, médicales, juridiques, commerciales, professionnelles, etc.) afin de déterminer leur degré d’"honnêteté", de  "fiabilité" et de "sincérité́" et aussi de dangerosité́ éventuelle.

En fonction de leur crédit social, les gens auront droit ou non à une chambre dans un bon hôtel, un visa pour l’étranger, un prêt immobilier ou à une place dans une bonne école pour leur enfant.

Selon les reporters de L’Obs, les Chinois sont particulièrement friands de produits high-tech et, du coup, acceptent sans broncher cette soumission qu’ils auraient totalement intégrée. Le magazine y voit une  "insoutenable légèreté de la classe moyenne", tout en rappelant qu’il n’y a ni Cnil ni RGPD en Chine pour brider une telle utilisation de la technologie à des fins de surveillance.

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