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Mise à jour. L'économiste Thomas Porcher dénonce le "bourrage de crâne" du discours libéral

L'économiste Thomas Porcher est l'invité de "Mise à jour", mardi, à l'occasion de la publication de son livre "Traité d'économie hérétique".

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Thomas Porcher (RADIO FRANCE / SOPHIE BRIA)

Chroniqueur régulier dans l'émission "C dans l'air" sur France 5, l'économiste Thomas Porcher est l'invité de "Mise à jour" mardi 3 avril sur franceinfo. Il publie Traité d'économie hérétique, en finir avec le discours dominant (éd. Fayard, 2018).

Ce livre est un petit manuel pour aller contre le discours libéral. "Ça fait 30 ans qu'on nous dit la même chose, il y a un discours monocorde, un bourrage de crâne, déplore l'économiste. Les représentants politiques vous disent tout le temps que la dette est un problème pour les générations futures, et qu'il faut réduire le déficit. Et tout cela, c'est devenu des espèces de vérités qui se sont installées, quel que soient les résultats économiques que l'on a." 

Le libéralisme "va alimenter les extrêmes"

Les Français pas prêts pour cette expérience libérale ? "On va vers plus de libéralisme depuis 30 ans, indique Thomas Porcher. On n'a pas été aussi loin que le Royaume-Uni et les États-Unis. Je ne suis pas sûr qu'aller plus loin en France va servir la cohésion sociale française. Je pense qu'on va plutôt alimenter des extrêmes." 

Selon l'économiste, la réussite individuelle n'existe pas : "Regardez l'iPhone, qui est une réussite américaine : Steve Jobs a récupéré des innovations qui ont été financées par l'État, indique-t-il. Internet a été financé par l'État américain, le GPS, la reconnaissance vocale, l'écran tactile... Tout ça vient de la recherche publique à la base." Pour Thomas Porcher, "les meilleurs hommes d'affaires sont souvent Américains parce que, derrière, vous avez une main qui donne de l'argent public et qui innove".

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