Cet article date de plus de sept ans.

Micro européen. Les "Paradise Papers", un sujet européen

Après les "Panama Papers", cette nouvelle affaire de montages financiers et d'arrangements dans des pays parfois qualifiés de paradis fiscaux a eu un retentissement mondial.

Article rédigé par franceinfo, Marie-Christine Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"Paradise Papers". (ICIJ)

La presse européenne a donné un large écho aux "Paradise Papers", cette nouvelle affaire de montages financiers favorisant l'évasion fiscale internationale, enquête menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) dont la cellule Investigation de Radio France est partenaire.
Commentaires de Peter Giesen, correspondant du journal néerlandais Volkskrant et Adam Plowright, journaliste britannique à l'AFP (Agence France Presse).

Parmi les états européens concernés, les Pays-Bas

Ils avaient déjà été pointés du doigt par la Commission européenne pour un traitement fiscal avantageux accordé à Starbucks. Cette fois-ci, on apprend que la société Nike a pu utiliser les possibilités juridiques du droit néerlandais pour optimiser au mieux ses impôts. Pour Peter Giesen, les responsables politiques néerlandais ont maintenant "la volonté de faire quelque chose, car cela nuit à la réputation" des Pays-Bas.

Dans beaucoup de pays de l'UE, des noms d'entreprises et de particuliers ont été révélés à l'occasion de cette affaire. Tous ont eu recours à des montages parfois complexes dans des sociétés ou fonds aux Bermudes, aux îles Caïmans ou, plus proche de nous, à l'île de Man. C'est ainsi que le nom de la reine Elizabeth est apparu au cours de l'enquête menée par la presse internationale.

Une question de morale et d'éthique

Pour Adam Plowright, "il n'y a pas d'illégalité, mais c'est une question de morale et d'éthique". Selon le journaliste, les populations n'acceptent plus ces systèmes dans lesquels des personnes fortunées ont recours à des juristes ou des avocats pour trouver le meilleur avantage, alors que la majorité risque des amendes si les impôts sont payés avec du retard.

Une solution ne peut être qu'européenne, d'autant que des pays de l'UE créent une concurrence fiscale avec leurs voisins. Actuellement, trois directives européennes sont en discussion pour limiter cette concurrence ou renforcer la lutte contre l'évasion fiscale. Les états membres mettent aussi au point une liste européenne des paradis fiscaux qui serait plus complète que celle de l'OCDE. Mais cela prendra du temps et il faut l'accord de tous les pays.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.