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Micro européen. Italie : les élections sont-elles un risque pour le pays ?

Les Italiens vont voter demain dimanche 4 mars pour élire leurs députés et sénateurs. Selon la presse européenne, la campagne s'est déroulée dans un climat de populisme, voire de fascisme.

Article rédigé par franceinfo, Marie-Christine Vallet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6 min
Silvio Berlusconi, le 22 février 2018 à Rome, en Italie. (GETTY IMAGES)

Ce dimanche 4 mars, les Italiens sont appelés aux urnes pour élire leurs députés et sénateurs. Fin décembre dernier, le président de la République avait dissout le Parlement et convoqué de nouvelles élections. Selon la presse européenne, la campagne s'est déroulée dans un climat de populisme, voire de fascisme.

Les sondages prévoient qu'aucun des trois camps politiques n'est en mesure de remporter la majorité et une inconnue plane sur la composition d'un futur gouvernement. Commentaires d'Iman Sabbah, correspondante à Paris de la RAI, radio télévision italienne et de Philip Turle, journaliste britannique à RFI (Radio France Internationale).

Une campagne "très bizarre"

Pour Iman Sabbah, la campagne électorale a été "très bizarre", en raison des "promesses électorales fantaisistes". Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, allié à la Ligue du Nord de Matteo Salvini, propose un impôt sur le revenu uniforme (de 15% à 23%).

Fondé par Beppe Grillo, le Mouvement 5 étoiles annonce un revenu universel de 780 euros par mois et pour encourager la natalité, le remboursement des couches pour bébés. La Gauche démocrate de Matteo Renzi veut réduire les impôts et verser à toutes les familles gagnant moins de 1 500 euros par mois, une allocation de 80 euros mensuels par enfant, jusqu'à 18 ans. "Comment on va faire ça ? On n'a pas d'argent !", ajoute Iman Sabbah qui décrit aussi le climat xénophobe de la campagne électorale. Après la fusillade de Macerata, l'Italie a connu des manifestations "de fascistes et de non fascistes."

Un populisme grandissant en Europe

Comme sa consoeur italienne, Philip Turle souligne que l'inconnue de cette élection porte sur la composition du gouvernement. Si aucun des partis ne peut constituer une majorité, comment choisir une équipe gouvernementale ? Le risque est d'avoir une élection pour rien ; juste le temps de modifier la loi électorale et de refaire un scrutin dans quelques mois.

C'est un "problème européen", selon Philip Turle, "un problème de populisme que l'on voit grandir dans plusieurs pays européens". Comme au Royaume-Uni pour le Brexit, l'immigration a été un grand thème de la campagne. Mais si l'Italie a un gouvernement populiste, "ce sera un souci pour l'Europe".

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