8 juin : Journée mondiale de l'océan
Focus sur l'océan en cette journée du 8 juin, journée mondiale de l'océan. Nous en parlons avec Laurent Chauvaud, océanographe, biologiste marin et plonguer, chercheur au GDR Omer, groupement de recherche scientifique mers et océan du CNRS. On parle toujours de préservation de l'océan, mais aujourd'hui autour du continent européen nous avons plusieurs mers et des océans.
franceinfo : Cette préservation, Laurent Chauvaud passe aussi par la haute technologie, il faut tout prendre en compte avec le changement climatique ?
Laurent Chauvaud : S'intéresser à l'océan, s'intéresser à sa biodiversité, et identifier que cette biodiversité est bien mal en point et sur une pente négative, ça, c'est fait à l'échelle européenne. De toute façon, on sera obligé de considérer à l'avenir nos impacts, comme étant additionnels. Il n'est pas possible d'imaginer, par exemple, installer des éoliennes pour produire de l'énergie "décarbonée" et ne pas considérer simultanément un changement climatique, et/ou la pêche, et qu'on ait en Bretagne des élevages intensifs, qui changent les propriétés chimiques de la bande côtière.
Le cas du Danemark par exemple ?
Le cas du Danemark. Finalement, on a quelques exemples dans l'actualité de la recherche en Bretagne, notamment sur l'éolien, avec le bruit, et des pêcheurs, de façon intelligente, ont posé la question : mais quel est l'impact du bruit de l'installation d'une éolienne sur une coquille Saint-Jacques, c’est-à-dire, ce qui me fait vivre, moi, pêcheur, quel est cet impact ? Évidemment, étudier cet impact du bruit ne peut pas être déconnecté de l'impact du changement climatique simultané. Et les chiffres récents disent qu'on est capable de doubler le niveau sonore en mer, de façon globale, je parle de l'océan planétaire. On le fait à peu près tous les 11 ans.
Les études montrent bien que plus le temps passe, plus l'humain va habiter très, très, près des côtes. Dans l'avenir, il y aura de plus en plus d'Européens qui vont choisir d'habiter près des littoraux. Et ça aussi, c'est une grande question pour les chercheurs que vous êtes ?
C'est une question à la fois pour les géographes, et une question pour la disponibilité en eau, une question pour la distribution d'énergie et une question sur comment fait-on pour inviter ou contraindre cette population à ne pas rejeter en mer, azote, phosphore, quelques lessives et quelques produits chimiques.
Vous, le GDR, vous appartenez au CNRS, on peut dire que le CNRS, aujourd'hui, il est unique en Europe, le plus grand nombre de publications, c'est vous ?
C'est un organisme de recherche efficace. Dans le cadre du GDR Omer, c'est une structure qui accueille évidemment des chercheurs du CNRS, qui les invite à travailler en groupe de travail. Mais c'est une structure qui invite l’IRD et les universités françaises ou l'INRA à travailler conjointement. C'est un lieu coopératif de recherche fondamentale.
L’IRD c’est, l'Institut de recherche de développement, et au niveau européen, donc vous travaillez avec vos confrères et consœurs européens, sur la question de l'océan ?
La recherche fondamentale est une profession qui est une invitation quotidienne à la collaboration internationale, que ce soit avec l'Europe ou avec le reste du monde, les chercheurs tentent et cherchent à collaborer pour des raisons pratiques. Alors en Europe, revenons par exemple aux pôles : travailler au pôle Nord, c'est forcément une collaboration avec le Danemark, avec la Norvège, avec l'Allemagne et l'Islande.
Mais, parce que le défi est important quand on parle, aujourd'hui 8 juin, de la Journée mondiale de l'océan, la France avec son territoire maritime de 11 millions de kilomètres carrés grâce aux Outre-mer, et l'Europe, ça fait quand même beaucoup de mers et d’océans ?
Ça fait surtout des contrastes. On a un panel d'écosystèmes qui est absolument incroyable, et on a à répondre aux exigences de la surveillance de la description, uniquement par respect vis-à-vis de nos enfants.
Ces variations atmosphériques nous imposent des contraintes climatiques ou des alternances ou des variations dans les conditions climatiques, c'est aussi vrai sous l'eau, dans des conditions hydro-climatiques très, très, impressionnantes. Je ne sais pas si nos concitoyens et nos contemporains évaluent encore, à quel point il va falloir changer nos modes de vie et s'adapter.
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