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Hugo Desnoyer : "Mon pavé 2018, c’est de faire de la viande de qualité"

Olivier de Lagarde reçoit Hugo Desnoyer. Surnommé "le boucher des stars", il défend la viande de qualité et incite les clients à limiter leur consommation.

Article rédigé par franceinfo, Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Le boucher Hugo Desnoyer lors d'une séance photo à Paris, le 9 septembre 2017. (JOEL SAGET / AFP)

Hugo Desnoyer est boucher et grand défenseur de la bonne viande. Son pavé 2018, il le lance pour une viande de qualité. Consommer moins mais mieux, quitte à y mettre le prix. 

Olivier de Lagarde : On nous répète qu’il faut manger moins de viande, de qualité ou pas, pour notre santé. Vous n’y pensez pas ?

Hugo Desnoyer : Cela fait 20 ans que je suis installé, 32 ans que je suis dans le métier et j'ai toujours entendu ce discours. J’ai toujours milité pour manger moins de viande et de qualité. Bien sûr, la bonne viande a un coût et tout travail mérite salaire. Justement, les éleveurs sont souvent dans la rue. Pourquoi ? Parce qu’ils ne gagnent pas leur vie en fonction du travail qu’ils font. La bonne viande de qualité a toujours été chère. Vous voulez une belle chemise, une bonne voiture, on y met le prix. Pourquoi ne pas le mettre dans la viande ? Cela arrangerait aussi l’environnement.  

Vous refaites de la viande un produit de luxe ?

La viande a toujours été un produit de luxe ! La bonne viande, ça a un coût. Je ne mange pas de bonne viande tous les jours dans la semaine, mais deux ou trois fois par semaine. Il faut être raisonnable et avoir un régime équilibré. Le consommateur doit comprendre qu’il est éleveur par procuration. Même chose pour l'environnement : j’estime qu’on est les premiers écologistes au monde. Pourquoi ? Parce qu’en mangeant moins de bêtes et en faisant de la bête de qualité, on ne fait pas des "feedlot" [des parcs d’engraissement] américains, où on est obligé de déforester l’Amazonie pour faire du soja transgénique. Des gens comme moi ne s’inscrivent pas du tout dans cette démarche.

N’êtes-vous pas sensible à ces images diffusées par l’association L214 sur les mauvais traitements dans les abattoirs ?

Je les remercie encore ! Il faut bannir ce genre de pratiques dans les abattoirs. J’étais l’un des premiers à imposer dans mes abattoirs communaux de la musique classique pour mes animaux, d'imposer des douches tièdes avant que mes bêtes se fassent tuer. La finalité reste la même, mais le bien-être animal commence aussi par cette relation d’amour entre l’éleveur et sa bête.

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