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"Homeland" menacée par le syndrôme "Prison Break"

Adaptée de la série israélienne Hatufim (Prisonniers de guerre), Homeland a provoqué une onde de choc lors de son apparition sur les écrans américains en octobre 2011. Les Navy SEALs venaient d'abattre Oussama ben Laden, quelques mois auparavant, dans son repaire au Pakistan. Fiction d'une Amérique noyée dans sa paranoïa, elle a été récompensée par trois Emmy Awards en 2012 et trois Golden Globes en 2013. Mais les choses ont bien changé depuis la saison un et on voit ressurgir le spectre de Prison Break.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Il est toujours facile de brûler ce que l'on a admiré et il faut admettre que lors de sa première saison, Homeland fut admirable. Jusqu'à ce dernier épisode, ce final qui sentait le plaqué, le mal maîtrisé, le grattage de tête et le tirage de cheveux parce qu'il fallait trouver une porte de sortie vers la deuxième saison.

C'est à partir de ce final - quelques minutes, rien de plus - que les choses se sont gâtées pour la série d'Howard Gordon et Alex Gansa qui avaient ensemble officié sur le succès des années 2000 et de la période post-11 septembre 2001,24 Heures Chrono .

Un jeu lassant*


Autant le jeu de chat et de souris entre l'agent de la CIA Carie Mathison (Claire Danes) et le traître à la patrie Nicholas Brody (Damian Lewis) était passionnant à ses débuts, autant il est devenu artificiel une fois que la trahison du soldat a été révélée au cours de la saison deux. C'est le problème de ce genre de narration à concept: une fois la promesse réalisée, l'histoire n'a plus de raison d'être et ne peut plus durer.

Pour permettre l'existence d'une troisième saison, Gordon et Gansa ont imaginé un nouveau rebondissement spectaculaire et ont lancé une cavale de Nicholas Brody. Mais, comme l'a démontré en son temps et à ses dépens Prison Break , cela ne peut pas suffire. Une fois les scénaristes parvenus au terme de leur parti pris, la fuite en avant n'est jamais une bonne solution.

Un mauvais retour

Du coup, en ce début de saison trois, Gordon et Gansa en sont réduits à revenir lourdement sur la folie de Carie et à compter sur le talent exceptionnel de Claire Danes (qui a obtenu un nouvel Emmy Award en septembre) pour porter l'histoire. Ils y ont ajouté les tribulations de l'adolescente Dana Brody au risque de virer au teenage drama .

A l'évidence Gordon et Gansa ont du mal à ce type de personnage (la fille d'un personnage principal): il suffit de penser Kim Bauer la fille de Jack Bauer qui était particulièrement agaçante.

Toute la question est donc : faut-il continuer à suivre Homeland ? Les quatre premiers épisodes de la saison 3 n'incitent pas s'engager dans cette voie. Il y a tellement d'autres choses à voir et si peu de temps pour le faire.

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