Vrai ou faux
Les Jeux de Paris seront-ils "les premiers Jeux paritaires", comme l’affirme Tony Estanguet ?

À moins de 200 jours de l’événement, le président de Paris 2024, Tony Estanguet, affirme que ces Jeux seront les premiers strictement paritaires, avec 50% d’hommes et 50% de femmes. C’est vrai, même si à Tokyo il y avait déjà 48,8% de femmes. Les Jeux paralympiques, en revanche, ne sont pas concernés.
Article rédigé par Lise Roos-Weil
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Tony Estanguet, le président du Comité d'organisation des Jeux olympiques, devant les locaux du COJO à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en juillet 2023 (DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

Les Jeux de Paris 2024 veulent innover sur tous les plans : une cérémonie d’ouverture sur la Seine, des épreuves dans des lieux historiques parisiens, un événement qui se dit "écologique". L’événement se veut aussi engagé pour la parité : "Pour la première fois, on va avoir des Jeux paritaires, avec le même nombre d’hommes et de femmes au départ des compétitions, ce n’était pas le cas avant", a affirmé mercredi 10 janvier sur France Inter le président du comité d’organisation Tony Estanguet, rappelant un engagement formulé dès 2020.

Est-ce vrai ? Les Jeux de Paris seront-ils "les premiers Jeux paritaires" ?

48,8 % de femmes à Tokyo en 2021

Ce seront les premiers Jeux olympiques strictement paritaires, avec 50% de femmes et 50% d’hommes. Mais en 2021 aux Jeux de Tokyo, il y avait déjà 48,8% de femmes. Tout proche de la parité. Autre nuance : cette petite révolution ne concerne que les Jeux olympiques et pas les Jeux paralympiques, ce que Tony Estanguet ne précise pas sur France Inter. On ne connait pas encore la proportion exacte de para-athlètes femmes et hommes, mais les organisateurs, contactés par franceinfo, expliquent qu’ils ne peuvent pas s’engager à respecter la parité. Il y a énormément de catégories différentes aux Jeux paralympiques, en fonction des handicaps. Dans certaines catégories, il n’y a pas assez de femmes ou d’hommes pour obtenir la parité.

Concernant les Jeux olympiques, afin d’obtenir une stricte parité, les organisateurs ont défini des quotas. En tout, il y aura 10 500 athlètes : 5 250 femmes et 5 250 hommes. Dans chaque épreuve, il y a aussi des quotas précis. Sur la ligne de départ du 100 mètres par exemple, on retrouvera 56 femmes et 56 hommes. À l’heure qu’il est, tous les sportifs ne sont pas encore qualifiés, certains doivent intégrer un classement précis, d’autres doivent réaliser des performances qualificatives, mais dans tous les cas, ces quotas seront remplis.

Parité globale, non par discipline

Dans certaines disciplines, la parité n’est toutefois pas respectée. En lutte par exemple, la spécialité gréco-romaine est réservée aux hommes. Inversement, les femmes sont les seules à concourir en gymnastique rythmique. À la fin, tout cela s’équilibre. Pour obtenir cette parité globale, le comité international olympique a d’ailleurs modifié certaines épreuves. Exit le 50 km marche, réservé aux hommes. À la place, il y aura un relais mixte. Une catégorie de poids a été ajoutée chez les femmes en boxe, et trois nouvelles épreuves mixtes en voile. Pour envoyer un message symbolique aussi, les Jeux olympiques de Paris se termineront par une épreuve féminine, le marathon femmes. D’habitude, les femmes courent avant les hommes. Cette fois, l’ordre de passage a été inversé.

De façon générale, la parité progresse aux Jeux. En 1900 à Paris, pour leurs premiers Jeux, les femmes n’étaient que 22, pour 975 athlètes hommes. Parmi les fonctions dirigeantes, la part des femmes progresse aussi : elles représentent 40% des membres du CIO, contre 21% en 2020. Les entraîneurs femmes, en revanche, restent encore une minorité : à Tokyo, en 2021, 13% des coachs étaient des femmes.

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