"Les Français sont les plus gros consommateurs de médicaments" ?
Plusieurs études se sont penchées ces dernières années sur une comparaison internationale de la consommation de médicaments. C'est notamment le cas de l'OCDE, dans son dernier Panorama de la santé 2015.
L'organisation a regardé quelle était pour 1.000 habitants, la dose moyenne supposée par jour d'un médicament utilisé dans son indication normale pour un adulte (données de 2013). Et parmi les quatre grandes classes de médicaments étudiés, la France n'arrive jamais en tête. Même pour les antidépresseurs, dont les Français seraient très friands, la consommation est largement en-dessous de la moyenne européenne. (CLiquez sur les graphiques ci-dessous pour les agrandrir).
Pourtant, lorsqu'on regarde les données de l'an 2000, on remarque que la France est bien dans le peloton de tête pour les principales classes de médicaments. Mais comme l'explique l'association Lir, dont l'étude sur six pays européens arrive aux mêmes résultats, la France a la plus faible évolution de consommation sur les 15 dernières années.
En clair : ce n'est pas que la consommation de médicaments à baissé en France, c'est que les autres pays ont augmenté la leur plus fortement.
Autre critère à regarder : les dépenses en médicaments (sous ordonnance ou non) par habitant. Là encore, toujours d'après les données de l'OCDE, avec 560 euros par an, les Français ne sont pas les premiers.
Mais ce n'est pas parce que la France n'est pas en tête que la consommation de médicaments ne pose pas problème. "La France se situe parmi les pays les plus consommateurs en Europe, juste derrière la Grèce. Elle consomme 30 % de plus que la moyenne européenne, 3 fois plus que les pays les plus vertueux, qui nous sont à bien des égards comparables. Cette surconsommation entraine une dépense injustifiée de 71 millions d’euros par rapport à la moyenne européenne, et de 441 millions par rapport aux pays les plus vertueux", expliquent l'Institut de veille sanitaire et l'Agence nationale du médicament dans une note publiée en novembre dernier. Et au-delà des questions d'économies, il y a aussi un impact sanitaire avec une résistance accrue de certaines bactéries, dont l'E-coli.
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