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Le vrai du faux. Non, une colonie de manchots ne dérive pas (pour l’instant) sur un amas de déchets en plastique

Antoine Krempf passe au crible des faits repérés dans les médias et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, une colonie de manchots qui dériverait sur un amas de déchets en plastique dans le Pacifique sud.

Article rédigé par franceinfo, Antoine Krempf
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Il s'agit en réalité d'un canular lancé le 1er avril dernier par la branche suisse de l'ONG WWF. (Capture d'écran vidéo WWF)

Voyons la scène : nous sommes sur un bateau, et au loin sur la mer, une colonie de manchots dérive tranquillement sur ce qui ressemble à un iceberg. Sauf que ce n'est pas du tout un iceberg mais un amas de seaux, d'emballages et de bouteilles en plastiques. Incroyable, nous dit-on : pour la première fois des chercheurs ont découvert des manchots qui nichent sur un amas de déchets dans le Pacifique Sud. De quoi évidemment provoquer des centaines de commentaires du style "Scandaleux ! Mais où va-t-on ?"

Sauf que c’est faux : il s'agit d'un canular lancé le 1er avril dernier par la branche suisse de l'ONG WWF, qui s'explique sur son site internet : "La découverte de manchots sur une île de déchets était un poisson d'avril. Mais l'histoire est effrayante parce qu'elle pourrait être vraie. Les mers sont tellement polluées que les îles de plastiques existent vraiment. Bien sûr, notre blague était exagérée. Cependant, il s'agit d'attirer l'attention sur les changements causés par l'homme sur la planète."

Un fake pour attirer l'attention

Le ressort est bien connu : une image choc attire beaucoup plus l'attention que le poids des mots. Mais pour communiquer WWF a donc décidé de créé un fake, en l'occurrence de fausses images, pour prouver l'existence de quelque chose de choquant, qui n'existe pas vraiment... ou plutôt qui pourrait bien exister, mais que visiblement personne n'a réussi à documenter. Grand classique de la manipulation sur les réseaux sociaux.

Le problème, c'est que cette fausse vidéo est en train d'échapper à son auteur : elle est désormais partagée le plus sérieusement du monde, sans aucune référence à l'ONG, sans le contexte de la blague du 1er avril, sans renvoyer vers l'explication sur le site de la branche suisse de WWF. Ne reste donc plus que les fausses images de ces pingouins sur leur île de déchet dérivant au gré des partages et des commentaires scandalisés sur Twitter et Facebook.

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