Le vrai du faux. Les difficultés de recrutement sont-elles dues uniquement au manque de formation et aux rémunérations trop basses, comme le dit Edwige Diaz ?

Selon la députée RN de Gironde, s'il y a des emplois non-pourvus aujourd'hui en France, c'est à cause d'un déficit de formation des demandeurs d'emplois, et parce que ces postes sont mal rémunérés. C'est vrai, mais incomplet.
Article rédigé par franceinfo, Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une agence Pôle Emploi à Saumur (Maine-et-Loire) le 4 juillet 2023. (FREDERIC PETRY / HANS LUCAS)

Dans son projet de loi immigration présenté en février dernier, le gouvernement propose de régulariser les travailleurs sans-papiers des métiers en tension. Mais pour la députée Rassemblement national de Gironde, Edwige Diaz, invitée de franceinfo mardi 8 août, ce n'est pas la solution. "Moi je conteste cette idée comme quoi les Français seraient des feignants et ne voudraient pas travailler, explique-t-elle. S'il y a des emplois qui ne sont pas pourvus en France, c'est parce qu'il y a un problème de formation et il y a un problème de rémunération."

Cette affirmation est vraie, mais incomplète. La Dares, la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail, a publié un rapport sur les métiers en tension l'année dernière. Dans ce rapport, elle détaille six facteurs, et non seulement deux, qui expliquent les difficultés de recrutement.

Un rôle des conditions de travail et de la durabilité de l'emploi

Parmi ces facteurs, on trouve notamment : les conditions de travail contraignantes : un emploi dans lequel il faut porter de lourdes charges par exemple, ou bien avec des horaires de nuit, la non-durabilité de l'emploi, c'est-à-dire le fait que le poste soit un CDD de moins de six mois, ou que ce soit un emploi saisonnier, ou encore l'inédaquation géographique, c'est-à-dire le fait que les offres d'emploi peuvent se trouver dans une région de France et les candidats dans une autre. Comme le dit Edwige Diaz, il peut aussi effectivement y avoir un décalage entre la formation des candidats et celle qu'on exige d'eux. Enfin, dans une autre étude publiée en 2021, la Dares évoque le rôle du salaire : s'il est trop bas, le poste est peu attractif. Or selon cette étude, dans un quart des cas, c'est le manque d'attractivité qui est responsable des difficultés de recrutement.

Ces facteurs peuvent s'additionner, et sont très différents selon les métiers concernés. Par exemple, toujours selon la Dares, chez les plombiers-chauffagistes, c'est plutôt le manque de formation qui est en cause. Au contraire, ce sont plutôt les conditions de travail contraignantes chez les chaudronniers. Et pour les géomètres, ce sont les candidats qui ne se trouvent pas au même endroit que les offres d'emplois.

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