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Est-ce que les étudiants russes sont "exclus des universités européennes" à cause de la guerre en Ukraine ?

La Commissaire russe aux droits de l'Homme l'a affirmé dans un post Instagram en début de semaine mais les autorités françaises démentent. 

Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 84 min
Les drapeaux ukrainien, français et européen. (THIBAUD MORITZ / AFP)

A cause de la guerre en Ukraine, les étudiants russes sont "exclus des universités européennes". C'est ce qu'affirment les autorités russes, précisément la Commissaire aux droits de l'Homme. Dans un post sur instagram, publié en début de semaine, elle a écrit que des étudiants russes sont expulsés des universités en France, mais pas seulement, cela concernerait aussi d'autres pays. Cette affirmation a ensuite été reprise par plusieurs médias en Russie, notamment cette dépêche d'Interfax, une agence de presse.

Les autorités françaises démentent 

Le ministère de l'Enseignement supérieur, que nous avons appelé, dément formellement. La ministre Frédérique Vidal a même réuni lundi 28 février tous les acteurs de l'université pour les rassurer. Les quelques 5 000 étudiants russes, mais aussi les enseignants-chercheurs, vont pouvoir continuer à étudier en France. C'est d'ailleurs ce qu'avait déjà dit en début de semaine Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, sur France 2.

"L'intérêt de notre politique c'est de nous en prendre aux dirigeants russes, à ceux qui sont responsables, et pas à la population. Les étudiants russes, évidemment, n'ont pas à payer ce que fait leur président en Ukraine."

Gérald Darmanin

à France 2

Plusieurs universités ont aussi réagi. La liste est assez longue : Rouen, Nanterre, Bordeaux, Caen ou encore Strasbourg. Elles ont toutes publié un message sur leurs sites pour rassurer les étudiants russes et c'était visiblement utile, d'après Michel Deneken, le président de l’université de Strasbourg. "Cette nouvelle avait bien été présentée comme officielle, explique-t-il à franceinfo. Le fait qu'on ait eu des réponses d'étudiants russes nous disant 'merci de nous rassurer' montre qu'ils avaient été inquiétés par ces fake news." 

Tout cela ne veut pas dire que la guerre en Ukraine n'a aucune conséquence. Par exemple à Angers, l'école de commerce Essca a annoncé suspendre les relations d'échanges avec les universités russes, mais seulement à partir de la rentrée prochaine, en septembre prochain. L'école ne veut pas pénaliser les étudiants russes qui sont arrivés avant le début de la crise.

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