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Coronavirus et rentrée scolaire : la France est-elle à la traîne par rapport à d'autres pays européens, comme l'affirme une publication sur Facebook ?

Une illustration sur Facebook laisse entendre que la France est un des pays où la rentrée scolaire a été le moins bien préparée pour faire face à une recrudescence  de l'épidémie de Covid. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
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Image relayée sur Facebook affirmant que la France, contrairement à d'autres pays européens, n'est pas préparée pour la rentrée scolaire face au Covid-19. (CAPTURE D'ÉCRAN)

La rentrée scolaire sur fond de risques liés à l'épidémie de Covid a-t-elle été moins bien organisée en France qu'ailleurs ? C'est ce que laisse entendre une publication sur Facebook

Le document s'intitule "La rentrée scolaire selon les pays". On y voit les drapeaux de quatre Etats, accompagnés de commentaires. Il est ainsi précisé pour l'Italie, "80 000 enseignants ont été recrutés, achat de tables uniques". Le drapeau irlandais est suivi de la mention : "1 000 enseignants supplémentaires, achats de nouveaux locaux, recrutement de conseillers." L'illustration mentionne qu'à Madrid, 11 000 enseignants ont été recrutés, la rentrée repoussée et des ordinateurs achetés. En face du drapeau français figure cette mention: "Aucune préparation, aucun moyen, aucun protocole, pas de masques pour les élèves". La Cellule Vrai du Faux s'est penchée sur ces affirmations

Un protocole a été mis en place en France, même si des médecins appellent à le renforcer 

S'il est vrai que le Ministre de l'Education a, en France, indiqué souhaiter "une rentrée aussi normale que possible" où tout ne "soit pas être écrasé par la crise sanitaire", un protocole a néanmoins été mis en place dont Jean-Michel Blanquer assure qu'il a été "directement inspiré par les avis du Haut Conseil à la santé publique"Ce protocole, mis en ligne sur le site du Ministère, prévoit entre autres un respect de la distanciation physique "dans la limite des possibilités matérielles", une invitation à limiter le brassage des élèves, un nettoyage des locaux et des surfaces au moins une fois par jour et le port du masque pour les personnels en contact avec les élèves, ainsi que pour les collégiens et les lycéens.

Dans une tribune publiée samedi 29 août sur le site internet du Parisien, un collectif de médecins a appelé à renforcer ces mesures, en s'inspirant notamment de mesures prises dans d'autres pays européens, estimant que "l'école n'est pas prête" et que le protocole "ne protège ni les personnels ni les élèves et leurs familles".

En Italie, des mesures ambitieuses ont été présentées, mais semble difficiles à appliquer dès la rentrée

En Italie, le Premier ministre a, le 31 août, indiqué qu'organiser une rentrée scolaire "en toute sécurité" était la priorité du gouvernement. La réouverture des écoles, après six mois de fermeture, est prévue le 14 septembre dans la plupart des régions et pas avant le 24 septembre dans certaines régions du sud du pays. 

De nombreuses mesures ont successivement été annoncées : distanciation physique, masques obligatoires pour les enfants de plus de six ans, achat de 2,4 millions de pupitres individuels, horaires décalés, aménagement des classes, rotation dans les cantines, contrôle de la température par les parents, ou encore tests rapides si un cas est détecté dans une classe afin d’éviter les quarantaines.

Les enseignants ont par ailleurs été invités à se faire tester en amont sur une base volontaire. Il est enfin prévu que 11 millions de masques gratuits soient distribués chaque jour aux élèves et au personnel et 170 000 litres de gel désinfectant livrés chaque semaine. En marge de la crise sanitaire, un recrutement de 84 000 enseignants a, comme l'indique la publication sur Facebook, été annoncé.

Des syndicats d'enseignants et parents d'élèves s'inquiètent néanmoins, sur fond de reprise de l'épidémie, des délais nécessaires à la concrétisation de certaines mesures. Ainsi, il est parfois difficile de trouver des locaux adaptés dans certains bâtiments exigüs. Une partie des bureaux individuels promis risque par ailleurs de n'être livrée qu'en octobre, les appels d'offre n'ayant été finalisés que fin août. 

A Madrid, un protocole a été annoncé tardivement et sans concertation

A Madrid, la présidente de la Communauté autonome a effectivement annoncé fin août, sur fond d'appel à la grève d'enseignants, le recutement temporaire de nouveaux professeurs, des effectifs réduits dans les classes, un port du masque obligatoire à partir de six ans et une rentrée échelonnée ou reportée selon les niveaux, ainsi que l'indiquait le 25 août cet article d'El Pais. Le protocole a depuis été détaillé

Les autorités régionales madrilènes, compétentes en matière d'éducation, ont par ailleurs appelé mardi 2 septembre tous les enseignants à se faire tester.

Les représentants des directeurs d'écoles primaires et secondaires ont néanmoins dénoncé des mesures annoncées trop tardivement. A l'échelle nationale, des critiques ont porté sur le manque de concertation entre les différentes régions qui ont tour à tour annoncé des mesures, sur fond de reprise importante de l'épidémie. 

En Irlande, les enseignants restent vigilants sur les mesures d'urgence qui ont été prises 

En Irlande, un protocole sanitaire a été mis en ligne le 25 août, basé notamment, selon les niveaux, sur un respect de distanciation physique ou une organisation par groupes au sein des classes. Le gouvernement avait par ailleurs, fin juillet, annoncé le recutement de centaines d'enseignants et personnel supplémentaire

Les renforts sont, en cette rentrée scolaire, venus de 2 800 enseignants à temps partiel qui se sont vus proposer un volant d'heures supplémentaires, ainsi que le rapporte The Irish Times. Le syndicat des enseignants du primaire a appelé à évaluer les mesures d'urgence qui ont été ou seront prises afin de vérifier qu'elles permettent bien de couvrir les besoins. 

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