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Le vrai ou faux junior répond aux questions sur le cyberharcèlement

Dans le vrai ou faux junior, les élèves nous posent des questions sur le cyberharcèlement.
Article rédigé par Antoine Deiana
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
25% des collégiens et des lycéens ont déjà été victimes de cyberharcèlement (photo d'illustration). (JUSTIN PAGET / STONE RF)

Est-ce vrai que le cyberharcèlement touche particulièrement les filles ? Est-ce que c'est vrai que les harceleurs en ligne risquent la prison ? Est-ce vrai qu'un bouton sur les réseaux sociaux permettra bientôt de mettre en relation les victimes de cyberharcèlement ? 

Les élèves des collèges Jules Ferry dans l'Essonne, La Providence en Haute Garonne, et Henri Wallon, en Seine-et-Marne nous interrogent. Pour leur répondre nous avons contacté Axelle Desaint. Depuis 15 ans, elle dirige Internet sans crainte, le programme national de protection des mineurs en ligne de la Commission européenne qui a pour objectif de sensibiliser les jeunes aux bonnes pratiques sur internet.

Pour rappel, le cyberharcèlement, c'est du harcèlement qui se passe généralement sur les réseaux sociaux, sur des messageries en ligne ou encore par SMS. La notion de harcèlement induit qu'il s'agit d'actes de violence qui sont répétés et qui durent dans le temps. 

Cela peut se manifester par des commentaires négatifs, des moqueries, ou même des insultes de façon répétées sur les photos ou publications de quelqu'un. Cela peut être aussi lorsqu'on partage la photo ou les informations personnelles d'une personne sans son accord.

Un cyberharcèlement différent contre les filles et les garçons

Hugo a lu "que le cyberharcèlement touche plus souvent les filles que les garçons" et il se demande si c'est vrai et pourquoi. "C'est vrai que les filles sont un peu plus touchées que les garçons", lui répond Axelle Desaint, "mais de très peu". Elle explique que ce qu'il faut surtout retenir, "c'est que les filles et les garçons ne sont pas forcément victimes du même type de harcèlement."

Axelle Desaint précise que "les filles vont être plus touchées par du harcèlement qui touche à leur corps, avec commentaires malveillants sur des photos, ou vont être victimes de 'revenge porn'". Le "revenge porn", c'est lorsqu'après une relation amoureuse, où des photos intimes ou dénudées ont été partagées entre les partenaires, l'auteur décide, contre l'accord de l'autre, de partager ces photos à d'autres personnes.

Les garçons, eux, sont victimes souvent de "sextorsion". Le principe est de vous piéger en ligne, en se faisant passer pour quelqu'un de confiance, par exemple, au point de partager avec elle des photos ou vidéos de vous dénudé. Cette personne va ensuite utiliser ces photos et vidéos pour vous faire du chantage. Ensuite, en échange d'une certaine somme d'argent, elle vous promet de ne pas publier ces images.

Les conséquences face à la loi du cyberharcèlement

Anaé se demande s'il est vrai que "le cyberharcèlement peut conduire à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende ou plus" et Léna s'interroge sur les peines pour les mineurs spécifiquement. 

Le cyberharcèlement est considéré comme un délit, c'est quelque chose de très grave qui n'est jamais sans conséquence. Si le cyberharceleur est majeur et que la victime a moins de quinze ans, la peine maximale est de 3 ans de prisons et 45 000 euros d'amende.

Si le cyberharceleur a entre 13 et 18 ans, il risque jusqu'à 18 mois de prison et 7 500 euros d'amende. Pour les moins de 13 ans, des mesures éducatives sont prévues, mais pas de peines de prison.

Faire face et lutter contre le cyberharcèlement

Robin a lu que "pour limiter le cyberharcèlement Instagram et Facebook vont adopter un bouton qui permettra de mettre en relation les personnes harcelées avec le numéro d’aide aux victimes du cyberharcèlement".

"C'est vrai", lui répond Axelle Desaint. "Bientôt vous allez avoir ce bouton sur Instagram, sur Messenger, mais aussi sur TikTok qui vous permettra d'être directement en contact avec ce service d'aide qui va pouvoir ensuite vous conseiller pour lutter contre le harcèlement et arrêtez surtout ce harcèlement." 

Pour lutter contre le cyberharcèlement dont vous êtes victime, pensez à faire des captures d'écran des messages en lignes que vous recevez, où on se moque de vous, où on vous insulte. Cela permet d'avoir des preuves de ce que vous subissez. Vous pouvez aussi portez plainte auprès de la police. Ces captures d'écran vous seront utiles, pour prouver le cyberharcèlement dont vous êtes victimes.

Les hébergeurs des réseaux sociaux ont leur rôle à jouer

Léna nous demande s'il est vrai "que l'on peut demander  aux hébergeurs des réseaux sociaux d'enlever des photos sur le compte de quelqu'un sans sa permission".

"Oui", répond Axelle Desaint, "c'est vrai et même tu dois le faire si jamais tu remarques que quelqu'un a partagé, par exemple, des photos de toi et que tu n'es pas d'accord ou dit des choses méchantes sur toi." La directrice d'Internet Sans Crainte précise que dans les réseaux sociaux, "il y a un bouton de signalement qui est là exprès et qui permet de signaler des contenus dont tu es victime".

Pensez bien, si vous êtes victime ou témoin de cyberharcèlement à contacter le 30 18, le numéro national de lutte contre le harcèlement et les cyberviolences qui est là pour vous accompagner et vous écouter. Et le 30 18, c'est aussi une application mobile.

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