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Comment vérifier qu'une information est bien réelle ? Le Vrai du Faux Junior répond à vos questions

Cette semaine dans le "Vrai du Faux Junior", nous répondons aux questions des élèves sur notre métier de journaliste et nos techniques de travail à la cellule du vrai du faux de franceinfo, à l'occasion de la semaine de la presse et des médias dans l'école - SPME.
Article rédigé par franceinfo - Antoine Deiana
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
A l'occasion de la 34e édition de la semaine de la presse et des médias dans l'école, la Cellule du vrai du faux de franceinfo a proposé un atelier interactif en direct devant plus de 13 000 élèves. (PHOTO DE CARINE TALBOT)

A l'occasion de la 34e édition de la SPME, la semaine de la presse et des médias dans l'école, la Cellule du Vrai du Faux de franceinfo a proposé, cette semaine, un atelier interactif en direct devant plus de 13 000 élèves lors d'une émission d'un heure. Les élèves du collège André Derain, à Chambourcy, dans les Yvelines, en ont profité pour nous poser des questions sur notre travail, nos techniques de vérification et les outils qu'on utilise au quotidien pour démêler le vrai du faux. C'est Emilie Gautreau, cheffe du service Vrai du Faux de franceinfo qui leur répond.

>> Regardez l'atelier Le Vrai du Faux spécial à l'occasion de la semaine de la presse et des médias dans l'école - SPME 2023

Trouver un sujet et le vérifier ensuite

Gabin nous demande quelles sont "les différentes étapes de notre travail à la cellule" et Gaëtan nous interroge sur nos "méthodes pour vérifier l'information". Emilie Gautreau leur explique que "le rendez-vous historique de la cellule, c'est le Vrai du Faux qui existe depuis onze ans. Il s'agit d'une chronique qui est diffusée tous les matins et elle a été créée à l'origine pour vérifier la parole politique, détecter dans ce que disent les femmes et les hommes politiques des approximations, des fausses informations, ou encore des données sorties de leur contexte".

Au fil du temps, cette mission de vérification s'est progressivement étendue à tout ce qui circule sur les réseaux sociaux, où l'on repère "des posts, des tweets, avec des déclarations qui nous semblent erronés, approximatifs, mais aussi des fausses images, des vidéos tronquées qui peuvent circuler, des extraits de vidéos diffusées sur les réseaux parfois sortis de leur contexte..."

Pour réaliser ce travail, Emilie Gautreau explique qu'il y a tout un travail de veille au quotidien, "d'écoute des invités politiques dans tous les médias tous les matins." Pour vérifier l'information, "on va chercher à obtenir des informations en appelant des experts de la question, en lisant tout ce qui existe sur le sujet, ou encore, quand il s'agit de fausses images, des vérifications via différents outils comme la recherche d'image inversée." Pour réaliser de la recherche d'image inversée, il faut d'abord télécharger la photo qu'on souhaite vérifier, on la glisse ensuite Google Images ou sur Tineye et cela nous permet notamment de savoir, où et quand, cette image a été diffusée pour la première fois.

Des informations sont plus dures à vérifier que d'autres

Alexis nous demande si "certaines informations sont plus dures à vérifier que d'autres." "Oui, clairement !", lui répond Émilie Gautreau. "Il y a des informations plus difficiles à vérifier que d'autres pour plein de raisons, ça peut être parce qu'il n'existe pas de données ou de données suffisamment récentes pour vérifier une information", explique-t-elle. 

Par exemple, la Cellule du Vrai du Faux a récemment travaillé sur les secteurs qui, en France, consomment le plus d'eau, et il n'y avait pas de chiffres suffisamment récents pour en parler de manière complète et précise. Les journalistes du service ont donc attendu les derniers chiffres publiés cette semaine pour en parler sur l'antenne de franceinfo.

Emilie Gautreau explique que l'information est plus dure à vérifier aussi sur "ces sujets où on n'arrive pas à joindre le bon contact qui pourrait répondre à nos questions. Il y a aussi tout ce qui se passe à l'étranger, surtout quand c'est en zone de guerre comme en Ukraine en ce moment, car il y a certaines zones où c'est difficile d'envoyer des journalistes pour aller vérifier l'information." Enfin, Émilie a expliqué à Alexis que notre travail peut être compliqué face ces informations qui évoluent très vite comme ça a été le cas avec le Covid, surtout au début où les informations sur le virus changeaient souvent. "Dans ces cas-là, notre rôle c'est d'expliquer ce qu'on sait, ce qu'on ne sait pas, et surtout pourquoi, à l'instant T, on ne peut pas encore répondre à telle ou telle question", précise-t-elle.

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